Occurences de l'expression

[sans rime]

pour BEISSIER, Fernand

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LES NOCES DE POLICHINELLE (1894)

Déjà dix heures... (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Je commence à être inquiet... (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Mon gendre devrait être ici. - (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Quand je dis mon gendre, c'est mon futur gendre que je devrais dire. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Car aujourd'hui même, ce matin, je marie ma fille, ma fille unique à monsieur_Polichinelle, un excellent parti, un homme sérieux, d'âge mûr, bien fait de sa personne malgré ses deux bosses. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Il devait arriver à neuf heures avec ses deux témoins, deux personnages de haute condition, m'a-t-il dit. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Il est dix heures et il n'est pas encore arrivé ! Tout le monde est prêt. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Ma fille a mis sa robe blanche, son bouquet de fleur_d_oranger. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Moi, j'ai passé mon habit noir. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Le maire a ceint son écharpe. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Nous n'attendons plus que le futur et ses deux témoins. (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Ah ! (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Enfin, les voilà ! (Acte 1, scène 1, MARCUCHET)
Et arrivez donc, mon gendre, j'étais d'une impatience... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Mes deux témoins n'étaient pas prêts. (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Ces messieurs sont... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Les amis dont je vous avais parlé... (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
De hauts personnages... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
De très hauts personnages. (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Monsieur_Pierrot et Monsieur_Guignol. (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Messieurs, je suis vraiment pénétré de l'honneur de... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
C'est bon, c'est bon, fais pas tant ta poire, vieux pot_à_moutarde ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Nous savons ce quo parler veut dire. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Pot_à_moutarde ! (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Vieux chaudron_fêlé ! (Acte 1, scène 2, PIERROT)
Si vous aimez mieux. (Acte 1, scène 2, PIERROT)
Mais... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Faites pas attention, beau-père. (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Ils ont le coeur sur la main. (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Tenez-vous bien, que diable ! (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
N'aie pas peur ! (Acte 1, scène 2, PIERROT)
À quelle heure tortille-t-on ? (Acte 1, scène 2, PIERROT)
Hein ? (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
On te demande à quelle heure on mange. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu ne comprends donc pas le français ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais après la cérémonie. (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Pour de hauts personnages, je les trouve un peu familiers. (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Eh bien ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Dépêchons-nous. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Bâclons vite la petite fête. (Acte 1, scène 2, PIERROT)
J'ai une faim de tous les diables ! (Acte 1, scène 2, PIERROT)
Et moi. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Va chercher ton rejeton. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ton singe. (Acte 1, scène 2, PIERROT)
Mais... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Ta fille, donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Est-il bête. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Dites donc, je trouve les façons d'agir de vos amis un peu... brusque. (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Ils ont tant voyagé ! (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Mais vous vous y ferez à la langue. (Acte 1, scène 2, POLICHINELLE)
Je les trouve néanmoins un peu trop directes... (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Messieurs, je vais chercher la mariée et madame_Marcuchet. (Acte 1, scène 2, MARCUCHET)
Eh ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Va donc, vieux blagueur ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Marchand_de_coco ! (Acte 1, scène 2, PIERROT)
Vieux raseur ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je croyais qu'il ne s'en irait plus !... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et maintenant rappelons-nous bien nos rôles. (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Il s'agit de s'emparer de la dot que le papa_Marcuchet donne à sa fille, puis de filer au plus vite. (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Sitôt le mariage fait. (Acte 1, scène 3, PIERROT)
Ah ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Non... (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Voilà justement le difficile. (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Je ne peux pas me marier, puisque je le suis déjà. (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
C'est juste. Rosette? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Qui ne se doute do rien... (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Car si elle soupçonnait la vérité, Oh ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Mes enfants, quel carnage ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Mais qui t'empêche alors de te marier une seconde fois ? (Acte 1, scène 3, PIERROT)
Malheureux ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Je serais bigame ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Bigame ! (Acte 1, scène 3, PIERROT)
Et les bigames... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Couic ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
On les pend sans plus de façon. (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Eux et leurs témoins. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Allons-nous en ! (Acte 1, scène 3, PIERROT)
Est-il poltron ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Puisque je ne me marierai pas (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Oui. - (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Il s'agit de trouver le moyen de te marier sans te marier. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Est-il savant, ce Guignol ! (Acte 1, scène 3, PIERROT)
Es-tu naïf !... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
J'ai été cinq ans garçon de salle dans une école_primaire. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Matin et soir je balayais la classe. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
C'est là où j'ai fait toute mon éducation. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Du bruit ! Voilà la famille Marcuchet. - (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Attention ! (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Reprenons nos rôles. (Acte 1, scène 3, POLICHINELLE)
Et de la tenue, Pierrot ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Messieurs, voici ma femme et ma fille. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Et voici ces messieurs qui ont bien voulu nous servir de témoins. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Monsieur_Guignol et monsieur_Pierrot. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Dites donc, vous, le vieux, pourquoi votre femme s'est elle mise un melon sur la tête ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Un melon, où ça ? (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Mais là, vieille citrouille ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Mais c'est son chapeau. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Oh ! (Acte 1, scène 4, PIERROT)
Là ! (Acte 1, scène 4, PIERROT)
Là ! (Acte 1, scène 4, PIERROT)
Mettez-le donc droit, au moins si c'est un chapeau. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Monsieur_Marcuchet ! (Acte 1, scène 4, MADAME MARCUCHET)
Ne fais pas attention, bobonne, il parait que c'est une manière, à eux, de faire des compliments. - (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Mon gendre, le bras à ma femme. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Moi je prendrai le bras de ma fille. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Belle-maman ! (Acte 1, scène 4, POLICHINELLE)
Ma fille... (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Attends donc, un instant, Ferdinand ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Va mettre le couvert, Dagobert ! (Acte 1, scène 4, PIERROT)
Une, deux ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Et trois ! (Acte 1, scène 4, PIERROT)
Enlevez ! (Acte 1, scène 4, PIERROT)
Ah ! (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Mais ils emportent la mariée sur leurs épaules.. (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Mais ils sont fous ! (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
Et... (Acte 1, scène 4, MARCUCHET)
C'est-il ici monsieur_Marcuchet ? (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
C'est moi, mais je n'y suis pas ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Qu'est-ce qu'il dit ? (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Je dis que je n'ai pas le temps de vous écouter, je cours... (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Veux-tu bien rester là, vieux déplumé! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Mais... (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Ah ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Tu sais, ne bouge pas ou je cogne ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Qu'est-ce que c'est que ça ? (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Ça ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
C'est moi, Rosette, qui viens chercher mon mari. (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
On m'a dit l'avoir vu entrer ici, chez vous, il me le faut. (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Rendez-le moi, ou je fais un malheur. (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Mais je ne l'ai pas, votre mari. (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Tu ne l'as pas? (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Et non ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse ? (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Tu n'as pas vu mon Polichinelle ? (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Polichinelle ? (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Ah ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Quoi ? (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Mais c'est lui qui se marie avec ma fille. (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Il se marie ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
À l'instant même... (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Il faut courir ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Ah ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Allons bon, celle-ci qui s'évanouit maintenant.... et les autres qui sont à la mairie ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Madame ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Madame ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Revenez à vous, je vous en prie. (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Si je lui frappais dans les mains ? (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Ah ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Et c'est toi qui me prends mon mari ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Attends ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Tiens ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Tiens! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Mais je n'en veux pas de votre mari ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Reprenez-le. (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Au secours ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
À la garde ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
À l'assassin ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
Et maintenant courons à la mairie. (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
C'est peut-être par là que nous aurions dû commencer ! (Acte 1, scène 5, MARCUCHET)
File devant ! (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Et ne te plains pas. (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Les autres n'auront rien perdu pour attendre. (Acte 1, scène 5, ROSETTE)
Ah ! (Acte 2, scène 1, LE MAIRE)
Mais il me semble que la noce_Marcuchet se fait bien attendre. (Acte 2, scène 1, LE MAIRE)
Voilà près d'une heure que j'ai mis mon écharpe et ils n'arrivent pas. (Acte 2, scène 1, LE MAIRE)
J'ai envie de m'en aller. (Acte 2, scène 1, LE MAIRE)
Qui sont ces gens-là ? (Acte 2, scène 1, LE MAIRE)
Tu vas voir, mon moyen. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
C'est l'affaire de deux minutes, (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Monsieur_le_Maire, s'il vous plaît ? (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
C'est moi. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Il n'y a pas de sot métier. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Et d'ailleurs cela se voit tout de suite. (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Vous trouvez ! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Vous en avez l'air du moins. (Acte 2, scène 2, PIERROT)
C'est de naissance. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Attends, je vais t'en donner de la naissance. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Vous êtes tout seul, à cette heure, dans la mairie ?... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Oui. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
La drôle de question ! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Pourquoi lui demandes-tu tout cela ? (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Tu vas voir. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Et vous n'attendez personne ? (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Si, une noce. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
La noce_Marcuchet ? (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Oui. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Mais pourquoi toutes ces questions ? (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Tu vas le savoir, mon fils. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Pierrot, ouvre ce cabinet. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Voilà. (Acte 2, scène 2, PIERROT)
N'a-t-il pas d'autre issue que cette porte. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Non. (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Bien. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Alors, tu vas empoigner délicatement monsieur et tu vas l'enfermer là-dedans, où il nous donnera sa parole de rester tranquille jusqu'à ce qu'on vienne le délivrer. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Mais ils sont fous !... (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Pierrot, enlevez Monsieur. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Mais !... (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
À moins qu'il ne veuille y entrer de sa propre volonté convaincu par les arguments... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Si je pouvais m'échapper. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Que voici. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Arguments « ad_hominem » et de première qualité. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Au secours ! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
À moi! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Redoublons nos arguments ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Un ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Deux ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Trois ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Autant que tu en voudras ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Pierrot, emmenez monsieur. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Il est convaincu. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Je suis moulu. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
C'est la même chose. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Rentrez là, tranquillement. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Sacripants ! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Et j'ai renvoyé tous les gendarmes. (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Allons... vite... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
J'entends la noce. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Bandits ! (Acte 2, scène 2, LE MAIRE)
Rentre donc ! (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Tes injures ne nous touchent pas. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Ça y est ! (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Bouclé... (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Et maintenant m'expliqueras-tu ?... (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Rien de plus simple... Je prends la place du maire... je mets son écharpe... je marie Polichinelle... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Il louche la dot, et nous liions tous les trois, sans courir aucun risque. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Le mariage sera nul... puisque ce n'est pas le maire qui l'aura célébré. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Donc rien à craindre. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Papa_Marcuchet criera ; mais nous aurons gagné la sacoche et évité la pendaison. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Guignol ! (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Vous êtes grand comme le monde ! (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Monsieur Pierrot, vous n'êtes qu'un vil flatteur ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
On vient... je vais mettre mon écharpe. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Pourvu qu'on ne s'aperçoive de rien avant le déjeuner. (Acte 2, scène 2, PIERROT)
Eh bien ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Sommes-nous prêts ? (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Mais, papa... (Acte 2, scène 3, LA MARIÉE)
Il nous suit ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Monsieur_Marcuchet est toujours en retard. (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Monsieur_le_Maire. (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Tiens-toi droite, ma fille. (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Oui, maman ! (Acte 2, scène 3, LE MAIRE)
Mais c'est Guignol ? (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Oui, c'est le moyen dont il nous avait parlé. (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Bravo ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Je comprends. (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Monsieur_le_Maire... (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Monsieur_le_Maire... (Acte 2, scène 3, TOUS)
Bonjour ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Bonjour !... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Petites gens !... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Vous venez pour vous marier... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Dépêchons-nous, car on m'attend pour présider un concours d'animaux gras... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Et j'adore le boudin. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Mon_Dieu ! (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Quoi ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Quoi ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Mais ce n'est pas le maire. (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Cette femme est folle. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
C'est monsieur Guignol, votre premier témoin. (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Guignol. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Qui ça ? (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Où çà ? (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Vous avez la berlue. (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Tu es toquée, vieille_limande ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Laissez ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Laissez !... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Madame est victime d'une ressemblance. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Il y a comme cela, de par le monde, des êtres qu'on prendrait facilement les uns pour les autres, si l'habitude ne vous les faisait reconnaître. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Ainsi Madame pourrait être facilement prise pour une morue. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Dessalée ? (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Dessalée !... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Comme dit monsieur, mais en la regardant plus attentivement on s'aperçoit qu'elle a quelques rares points de dissemblance. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
S'exprime-t-il bien cet animal-là ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Du reste, un mot va la convaincre... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Quelle est la chose qui constitue un maire ? (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Oui ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Oui ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
C'est l'écharpe ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Ai-je l'écharpe ? (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
A-t-il l'écharpe ? (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Il a l'écharpe. (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Donc je suis le maire, le seul, le vrai, garanti contre toutes les contrefaçons. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Donc, dépêchons ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Êtes-vous convaincu ? (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Puisqu'il a l'écharpe ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
C'est égal !... (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Y sommes-nous ? (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Mais mon mari n'est pas encore là. (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Votre mari n'est ici d'aucune nécessité. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Cependant... (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Ah ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Dites donc, quand vous aurez Oui de discuter avec l'autorité, il faudra me le dire ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Silence ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Je commence. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Par où vais-je bien commencer. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
J'y suis. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Ne nous trompons point : la loi... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Je vais vous lire la loi. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Dépêche-toi donc ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Sauvons les apparences ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Article_1 . (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Quand votre belle-mère vous ennuiera, cognez dessus. - (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Article 2. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Quelle est cette loi ? (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
La nouvelle ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Article_2. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Il n'y en a pas... - (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Article_3... Comme l'article_2. - (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Maintenant approchez-vous ? - Une - deux - trois - époux - epousum, secula, seculorum. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Tout le reste en uni. (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
C'est fini... (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Allez-vous en... - (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Bonsoir. - (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Ouf ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Et mon mari qui n'arrive par»! (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Allons à sa rencontre... (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Arrêtez-les ! (Acte 2, scène 3, MONSIEUR MARCUCHET)
Arrêtez-les ! (Acte 2, scène 3, MONSIEUR MARCUCHET)
Le papa ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Et Rosette ! (Acte 2, scène 3, POLICHINELLE)
Nous sommes flambés ! - (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Sauve qui peut ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Mais où allez-vous donc ? (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
À l'isthme_de_Panama... - (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Voir les travaux ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Venez-vous ? (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Mais (Acte 2, scène 3, MADAME MARCUCHET)
Enlevez belle maman ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Au secours ! (Acte 2, scène 3, GUIGNOL)
Maman ! (Acte 2, scène 3, LA MARIÉE)
Maman ! (Acte 2, scène 3, LA MARI?E)
Veux-tu bien ne pas crier comme ça ! (Acte 2, scène 3, PIERROT)
Où sont-ils ? (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Ah ! (Acte 2, scène 4, LA MARIÉE)
Papa ! (Acte 2, scène 4, LA MARI?E)
Un mot - un seul ! (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Es-tu mariée ? (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Oui ! (Acte 2, scène 4, LA MARIÉE)
Trop tard ! (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Où est le maire ? (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Je suis là ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Ouvrez ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Qui êtes-vous ? (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Le maire ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Ah ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Tu es là ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Attends. (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Prenez-moi ce bâton. (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Est-il solide ? (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Je le crois. (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Attention ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Donnez-vous donc la peine de sortir. (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Trop aimable, chère madame. - Ouf ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Je commençais à étouffer là-dedans. (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Une, deux ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Feu partout! (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Au secours ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
À la garde ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
À l'assassin ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Brigand ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Voleur ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Chenapan ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Mais réponds donc, si tu l'oses ! (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Au secours ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Et maintenant expliquons-nous. (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Pourquoi les as-tu mariés ? (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Où est Polichinelle ? (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Où est Madame_Marcuchet ? (Acte 2, scène 4, )
Mais je ne sais pas, je ne connais pas ces gens-là. (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Comment ? (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Que nous chante-t-il là ? (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Je ne chante pas, et même, je vous prie de croire que je n'en ai nulle envie, au contraire ; je dis seulement que je ne comprends rien à toutes vos questions. (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Tu ne viens pas de marier ma fille ? (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Avec mon mari ? (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Mais je n'ai marié personne, on m'avait enfermé là-dedans. (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Ah ! (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Bah ! (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Ce n'est donc pas monsieur qui vous a mariés ? (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Non ! (Acte 2, scène 4, LA MARIÉE)
Mille excuses alors. (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Nos coups de bâton se sont trompés d'adresse ! (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Si vous pouviez me les reprendre. (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Mais tout cela ne nous dit pas où se sont enfuis les autres. (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Ni qui les a mariés. (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
C'est moi. (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Guignol ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Le témoin ! (Acte 2, scène 4, MONSIEUR MARCUCHET)
Mon voleur ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Pardon ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Pas de gros mots,... et écoutez ma proposition. (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Nous vous avons enfermés ; nous tenons Madame_Marcuchet en notre pouvoir ; nous vous proposons la paix ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Mon mari ! (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Il est là ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Il n'attend que votre pardon ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Mais ce mariage... (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Une simple plaisanterie. (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Histoire de rire une heure ou deux ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Je pardonne. (Acte 2, scène 4, ROSETTE)
Mais... (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Si vous n'acceptez pas, nous vous laissons mourir de faim ; et nous emportons au bout du monde Madame_Marcuchet. (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Ma femme, ce me serait égal ! (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Mais mourir de faim... (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Non, je pardonne aussi ! (Acte 2, scène 4, MARCUCHET)
Et Monsieur_le_maire ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
La clémence est la vertu des grands ! (Acte 2, scène 4, LE MAIRE)
Ra-ta-plan ! (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
La paix est faite, j'ouvre. (Acte 2, scène 4, GUIGNOL)
Polichinelle ! (Acte 2, scène 5, ROSETTE)
Ma chère petite Rosette ! (Acte 2, scène 5, POLICHINELLE)
Monsieur_Marcuchet ! (Acte 2, scène 5, MADAME MARCUCHET)
Tout est arrangé. (Acte 2, scène 5, MARCUCHET)
Je ne vous en veux plus. (Acte 2, scène 5, GUIGNOL)
Vous êtes bien bon ! (Acte 2, scène 5, MARCUCHET)
Et maintenant pour fêter cet heureux dénouement, je vous invite tous à venir, chez moi, prendre part au repas que j'avais préparé. (Acte 2, scène 5, MARCUCHET)
Monsieur_le_Maire nous fera l'honneur d'y assister. (Acte 2, scène 5, MARCUCHET)
J'accepte : les coups de bâton m'ont creusé. (Acte 2, scène 5, LE MAIRE)
Allons nous mettre à table ! (Acte 2, scène 5, MARCUCHET)
Bravo ! (Acte 2, scène 5, POLICHINELLE)
Si jamais j'écris une pièce de théâtre, je finirai comme cela. (Acte 2, scène 5, POLICHINELLE)
C'est le dénouement le plus intéressant et le plus vrai. (Acte 2, scène 5, POLICHINELLE)
Au rideau ! (Acte 2, scène 5, POLICHINELLE)
Ainsi finit la comédie ! (Acte 2, scène 5, POLICHINELLE)

L'OISEAU BLEU (1888)

« Et alors l'Oiseau bleu s'approchant de l'Empereur lui dit: Je mourrai dans ta cage, aux barreaux d'or... (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Je ne peux chanter qu'en liberté, sur les grands arbres, au clair soleil; ni tes graines de chènevis et de gingembre, ni ton eau pure, puisée à tes fontaines de marbre, ne peuvent remplacer pour moi, le grain de blé cherché sous l'herbe tendre et les gouttes de rosée cueillies dans le calice des chrysanthèmes et des lotus... (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Ouvre-moi la cage, et laisse-moi retourner à mon pauvre nid, où seulement je peux vivre, être heureux, et chanter.... » (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
L'empereur ouvrit la cage et murmura: « Envole-toi donc, puisque tu le veux! » (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Et l'oiseau bleu alors, inclina la tête comme pour lui dire merci, puis déployant ses petites ailes, qui brillaient au soleil comme une poussière de saphir, il s'envola très haut, et disparut aux yeux de l'empereur et de toute sa cour ! (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Mais le soir, quand tout le monde dormait, sur les camélias du jardin dont les branches roses montaient jusqu'à la fenêtre impériale, l'oiseau bleu vint se poser, et toute la nuit il chanta, berçant les rêves de l'Empereur, et chaque soir il revint.... » (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Moi, si j'avais été l'oiseau bleu, j'aurais préféré la cage aux barreaux d'or, où la vie était si douce et si facile, aux grands arbres où souvent il devait s'endormir l'estomac vide et les ailes lasses. (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Et toi Liou-li ? (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Comprends-tu qu'on puisse chanter et être heureux, quand on est pauvre ? (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Ce sont les contes qui nous disent cela... (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Faut-il que je continue ? (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Non... (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Cherche autre chose... (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Liou-li ! (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Princesse... (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Je m'ennuie ! (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Vous ! (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Je m'ennuie à mourir ! (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Si j'appelais les danseuses et les musiciennes du palais ; leurs chansons et leurs danses vous distrairaient sûrement. (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Je ne crois pas, ma pauvre Liou-li... (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Je connais déjà toutes leurs chansons et toutes leurs danses. (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Voulez-vous que je fasse avancer la jonque impériale ? La mer est d'un bleu superbe ; nous pourrions aller jusqu'à la grande pagode de porcelaine, dont le vent fait si drôlement tinter les petites clochettes d'or. (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Non... cherche autre chose. (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Dame ! (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Je ne sais pas, moi. (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Cela me semble si étrange que l'on s'ennuie, quand on est comme vous jeune, jolie, et princesse si puissante que vos désirs ou vos caprices sont des ordres pour tous, que l'on n'a qu'un mot à dire pour faire courber les têtes et fléchir les genoux... (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Qui n'envierait votre sort ? (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Eh bien ! (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Voilà ce qui te trompe, ma pauvre Liou-li ; ce n'est pas toujours amusant d'être princesse ! (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Et c'est peut-être parce qu'on a tout ce qu'on désire, qu'on ne sait plus que désirer. (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Au milieu des vertes branches v.1 (Acte 1, scène 1, PEKI)
Je viens de bâtir mon nid, v.2 (Acte 1, scène 1, PEKI)
J'ai cueilli des roses blanches v.3 (Acte 1, scène 1, PEKI)
Pour mon lit. v.4 (Acte 1, scène 1, PEKI)
Tiens ! (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Qui donc chante là ? (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Voulez-vous que je regarde ? (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Oui... (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Voyons ! (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Pour boire j'ai le calice v.5 (Acte 1, scène 1, PEKI)
De la plus petite fleur, v.6 (Acte 1, scène 1, PEKI)
Et je n'ai fiel, ni malice v.7 (Acte 1, scène 1, PEKI)
Dans le coeur ! v.8 (Acte 1, scène 1, PEKI)
Oh ! (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
La jolie fille ! (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
La connais-tu ? (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Non... (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Ce doit être une joueuse de samicen, qui s'en va de village en village gagnant sa vie avec ses chansons, et marchant au hasard, aidée par la charité des uns et les remerciements des autres. (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Si nous l'appelions !... (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
L'appeler !... (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Y pensez-vous, Princesse ? (Acte 1, scène 1, LIOU LI)
Elle me distraira un instant... (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
Va la chercher. (Acte 1, scène 1, KOU MIA)
Mais... (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Va vite. Je veux la voir. (Acte 1, scène 1, KOU-MIA)
J'y vais ! (Acte 1, scène 1, LIOU-LI)
Ah ! (Acte 1, scène 2, KOU-MIA)
Voilà Liou-li... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Elle s'approche... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Elle lui parle... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Elle lui désigne le palais... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
L'autre refuse... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Elle semble secouer la tête comme pour dire non... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Liou-li insiste... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Ah ! (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Enfin, elle se décide... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Elles entrent dans le palais... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Elles montent... (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Les voici ! (Acte 1, scène 2, KOU MIA)
Entre, petite. (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
N'aie pas peur ! (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Entre donc ! (Acte 1, scène 3, LIOU-LI)
Puisque je t'ai dit que c'était la princesse qui te demandait. (Acte 1, scène 3, LIOU LI)
Oui... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Eh ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Bien, alors... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Me voilà! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Comme elle parait joyeuse... (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Il est donc possible d'être heureux, même en étant pauvre ! (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
J'ai entendu ta chanson, ma petite, et j'ai voulu te voir... (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Pourquoi chantais-tu ainsi ? (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Mais pour chanter, et pour vivre aussi ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Pour vivre ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Dame ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
C'est avec mes chansons que je gagne mon pain de chaque jour. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Oh ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
J'en sais de très belles, allez... et des contes aussi... des contes merveilleux où il n'est question que de fleurs, d'oiseaux et de clairs de lune... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Je joue aussi du samicen... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Je danse : et bien rares sont les portes qui se ferment devant moi. (Acte 1, scène 3, PEKI)
J'ai besoin de si peu de chose : un peu de riz et quelques graines de maïs grillé me suffisent ; un coin pour reposer ma tête la nuit, c'est tout ce que je demande. (Acte 1, scène 3, PEKI)
En échange je donne mes chansons, c'est-à-dire de la joie aux grands comme aux petits ; et quelquefois, quand je m'en vais au matin, reprenant ma route vagabonde, je trouve, au fond de ma poche, une sapéque qu'on y a glissée, sans rien dire, et qui me fait riche alors toute une journée, c'est-à-dire qui me donne à mon tour le droit de partager avec de plus pauvres et de plus malheureux que moi... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Quel âge as-tu donc ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Quinze ans. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Et cette vie te plaît ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Si elle me plaît ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Demandez aux colibris qui nichent sous les pêchers de votre jardin impérial si la feuille verte leur est douce, si le grand air leur est nécessaire et s'ils aiment leurs chansons ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Et si par hasard, la porte, à laquelle tu frappes, ne s'ouvre pas ? (Acte 1, scène 3, LIOU-LI)
Alors je couche sous la garde des cieux, à la clarté des étoiles, à l'abri d'un buisson, et j'y dors sans façons ; car la route est à tout le monde, et l'on n'y paie ni son sommeil, ni son repas. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Et tu n'as pas peur ? (Acte 1, scène 3, LIOU-LI)
De quoi ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Et de qui?... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Ma bourse est toujours, vide et je n'ai jamais fait de mal à personne. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Et puis n'ai-je pas pour me garder les étoiles, qui brillent et veillent jusqu'au jour ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Tu es donc heureuse ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Pourquoi ne le serais-je pas ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Tu ne désires rien ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Non. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Tu ne t'ennuies jamais ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Jamais ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Comment fais-tu ? (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Je chante. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Écoute ! - (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Tu sais qui je suis ! (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Oui, maintenant. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Je suis riche et puissante... (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Je possède de beaux palais de marbre que gardent des dragons blancs aux griffes d'or... (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
J'ai des trésors immenses sur lesquels veillent jour et nuit des soldats à deux sabres, immobiles dans leurs armures d'argent. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
J'ai, à moi, des villages entiers cachés sous des bois de bambous et de camélias roses. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Chacun de mes désirs est un ordre ; chacun de mes caprices est satisfait. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Eh bien ! (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Malgré tout cela je m'ennuie, plus rien ne me plait ! (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Par instants même la tristesse me gagne. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Veux-tu rester auprès de moi ? (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Qu'est-ce que j'aurai à faire ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
À m'apprendre comment tu fais pour être toujours gaie. (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Mais je ne sais pas, moi. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Tu me chanteras tes chansons, tu me raconteras tes plus belles histoires. (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Et en échange, je te ferai riche, je te ferai belle, je te donnerai tout ce que tu me demanderas. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Et j'aurai de belles robes de soie comme vous ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Oui ! (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Des bracelets comme les vôtres ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Oui ! (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Des colliers de perles pareils à ceux-ci ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Tu auras tout ce que tu désireras, (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Alors, j'accepte. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Et pour commencer, Liou-li... (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
va remmener avec elle; dans ma garde-robe, tu choisiras les vêtements qui te plairont le plus. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Vous me les donnez ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Mais oui. (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Quel bonheur ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Je pourrai m'en parer tout de suite ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Oui... (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Liou-li t'aidera à l'habiller. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Il faut d'ailleurs que tu quittes au plus tôt les tiens. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
Ils ne sont plus guère présentables. (Acte 1, scène 3, KOU MIA)
C'est vrai ! (Acte 1, scène 3, PEKI)
Que voulez-vous ? (Acte 1, scène 3, PEKI)
Les épines des buissons les ont souvent accrochés au passage, et je n'avais guère le temps de les raccommoder. (Acte 1, scène 3, PEKI)
Va, et reviens aussitôt. (Acte 1, scène 3, KOU-MIA)
Par ici, petite. (Acte 1, scène 3, LIOU-LI)
Et faites-moi bien belle au moins !... (Acte 1, scène 3, PEKI)
Est-ce bon d'être heureux ? (Acte 1, scène 4, KOU-MIA)
Sa joie est si vive qu'elle me la communique déjà. (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Il est vrai qu'on est aussi heureux du bonheur des autres. (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Et il faut si peu pour faire des heureux ! (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Une robe, un bracelet, un collier suffisent. (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Comme ses yeux brillaient quand elle parlait do ces choses ! (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Elle battait des mains, et je voyais comme des larmes de joie parler, sous ses paupières. (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Pauvre chère petite ! (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Courir ainsi les grands chemins, à son âge, était-ce triste ! (Acte 1, scène 4, KOU MIA)
Princesse ! (Acte 1, scène 4, LIOU-LI)
La voilà, elle est prête ! (Acte 1, scène 4, LIOU LI)
Eh bien ? (Acte 1, scène 4, KOU-MIA)
Oh ! (Acte 1, scène 4, LIOU-LI)
Il vous aurait fallu la voir ! (Acte 1, scène 4, LIOU LI)
Elle prenait une à une les robes de soie ; elle les caressait doucement, puis les embrassait. (Acte 1, scène 4, LIOU LI)
Ensuite elle allait se regarder devant le grand miroir, et là, elle faisait les mines les plus amusantes. (Acte 1, scène 4, LIOU LI)
Et tenez, la voilà ! (Acte 1, scène 4, LIOU LI)
Eh bien ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Comment me trouvez-vous ? (Acte 1, scène 5, PEKI)
Suis-je belle ainsi ? (Acte 1, scène 5, PEKI)
Oui. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
C'st étrange, elle me parait moins jolie que tout à l'heure ! (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Ne trouves-tu pas, Liou-li ? (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Sûrement. (Acte 1, scène 5, LIOU-LI)
Comme elles me regardent !... (Acte 1, scène 5, PEKI)
C'est tout de même un peu gênant, la première fois. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Te voilà belle maintenant ! (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Oh ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Oui... C'est si joli ces robes de soie ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Et pourtant, voyez-vous, quand j'ai quitté mes pauvres habits, cela m'a fait quelque chose. Il me semblait quo c'était un peu de moi qui s'en allait il me semblait que je disais adieu à des amis. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Tu t'en consoleras ! (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Ils n'étaient pas beaux cependant ! (Acte 1, scène 5, LIOU-LI)
Nous avons, si longtemps, vécu ensemble !... (Acte 1, scène 5, PEKI)
Et maintenant, voyons, conte-nous une de tes histoires. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Une histoire ?... (Acte 1, scène 5, PEKI)
Comme cela, tout de suite. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Mais oui... (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Tu m'as dit que tu en savais de si belles ! (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Je m'assieds là. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Liou-Li, ici. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Et toi, au milieu. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Commence, nous t'écoutons. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Dame ! Je ne sais pas moi; qu'est-ce qu'il faut vous conter ? (Acte 1, scène 5, PEKI)
Comment tu ne sais pas ? (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Je n'ose plus. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Ce ne sont pas tes beaux habits qui te gênent ? (Acte 1, scène 5, LIOU-LI)
Oh ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Non. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Tu as trouvé ? (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Je cherche. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Comme tu nous dis cela. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Qu'as-tu donc fait de ta gaieté de tout à l'heure ? (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Ma gaieté ? (Acte 1, scène 5, PEKI)
Voyons, commence. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Il y avait une fois un rossignol qui avait bâti son nid sous le toit d'une pagode ; à chaque extrémité des toits de porcelaine pendaient de petites clochettes d'argent, et chaque fois quo le vent soufflait, il agitait doucement les clochettes, et de son nid le rossignol les écoutait. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Le soir, on allumait autour de la pagode des lanternes do toutes les couleurs qui s'éclairaient sous le vert des arbres comme do grandes et mystérieuses étoiles. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Ça n'a pas l'air de les intéresser ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Mais voilà qu'un jour le rossignol eut envie de voir de nouveaux pays ; il s'ennuyait dans ce nid qu'il avait tant aimé, et sans vouloir écouter les conseils d'un vieil hibou du voisinage, qui lui disait de rester, un beau matin, il se mit en route et quitta sa vieille pagode ; les petites clochettes sonnèrent comme pour lui dire adieu encore une fois ; et avide de voir et de connaître, il s'élança dans le ciel. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Le hibou ne s'était pas trompé. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Le rossignol ne devait pas tarder à regretter son pauvre nid de mousse où il avait vécu si heureux et si insouciant. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Tu n'en sais pas une autre ? (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Une autre ? (Acte 1, scène 5, PEKI)
Oui, une autre histoire... (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Elle n'est pas gaie, celle-là. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
C'est vrai, le rossignol meurt, loin de son nid. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Tu le vois bien : je t'ai prise pour m'égayer et tu me choisis justement le plus triste de tes contes. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Je ne sais pas moi-même comment l'idée m'en est venue. (Acte 1, scène 5, PEKI)
Elle ne me semble déjà plus la même. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Préfères-tu chanter ? (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Liou-li t'accompagnera. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Elle est fort bonne musicienne. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Veux-tu essayer, dis ? (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Je veux bien, moi ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Je t'écoute. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
J'ai pour boire le calice v.9 (Acte 1, scène 5, PEKI)
De la plus petite fleur, v.10 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Et je n'ai fiel, ni malice v.11 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Dans le coeur! v.12 (Acte 1, scène 5, PEKI)
La goutte d'eau de la plaine v.13 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Lorsque j'ai soif me suffit, v.14 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Lorsque j'ai faim, une graine v.15 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Me nourrit ! v.16 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Mais je n'aime que les branches v.17 (Acte 1, scène 5, PEKI)
De mes grands arbres touffus, v.18 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Et loin de ses roses blanches v.19 (Acte 1, scène 5, PEKI)
L'oiselet ne chante plus! v.20 (Acte 1, scène 5, PEKI)
Mais elle pleure ! (Acte 1, scène 5, LIOU-LI)
Qu'as-tu, ma chère enfant, serais-tu malade, t'aurais-je sans le vouloir fait de la peine ? (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Oh ! (Acte 1, scène 5, PEKI)
Non... (Acte 1, scène 5, PEKI)
Mais je ne sais ce que j'éprouve. (Acte 1, scène 5, PEKI)
C'est malgré moi... (Acte 1, scène 5, PEKI)
C'est le plaisir, la joie... (Acte 1, scène 5, PEKI)
Tes yeux semblent gonflés de pleurs ; et je vois sous ta paupière une larme que tu cherches en vain à retenir. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
C'est la première !... (Acte 1, scène 5, PEKI)
C'est moi qui ai eu tort, tu étais peut-être encore fatiguée de la route, et j'ai voulu aussitôt te faire chanter et rire. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
- Repose-toi, ma petite. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Repose-toi sans crainte, je ne suis pas une mauvaise maîtresse. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Demande à Liou-li : et puisque nous devons rester ensemble toujours, je ne veux pas que ce soit par des larmes que tu commences ! (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Viens, Liou-li. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Vous me laissez ? (Acte 1, scène 5, PEKI)
Oui, nous reviendrons tout à l'heure. (Acte 1, scène 5, KOU-MIA)
Je veux que tu te reposes un peu ici, je veux que tu retrouves ta belle gaieté qui m'a fait envie et qui mettait de si joyeux rires dans tes yeux et sur tes lèvres. (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Viens ! (Acte 1, scène 5, KOU MIA)
Pauvre petite ! (Acte 1, scène 5, LIOU-LI)
Mais qu'est-ce que j'ai donc ?... (Acte 1, scène 6, PEKI)
Que se passe-t-il en moi ?... (Acte 1, scène 6, PEKI)
Je suis heureuse pourtant ; j'ai une belle robe de soie; une maîtresse douce et bonne ; j'habite un palais, je n'ai plus à craindre, ni la faim, ni la soif ; je sais où reposer ma tête. (Acte 1, scène 6, PEKI)
J'ai autour de mes bras, ces beaux bracelets qui brillent et dont je n'osais même pas rêver. (Acte 1, scène 6, PEKI)
Et pourtant j'ai le coeur gros. (Acte 1, scène 6, PEKI)
- Je veux être gaie, et je ne le puis. (Acte 1, scène 6, PEKI)
Elle avait bien raison, la princesse. (Acte 1, scène 6, PEKI)
- C'étaient seulement des chansons tristes qui me venaient sur les lèvres. (Acte 1, scène 6, PEKI)
C'est pourtant bien beau ici, beau comme ces palais de fée que je voyais quelquefois en rêve et devant lesquels je me mettais à genoux, les mains jointes, admirant. (Acte 1, scène 6, PEKI)
Oh ! (Acte 1, scène 6, PEKI)
Le superbe livre et les belles images ! (Acte 1, scène 6, PEKI)
Des fleurs .. des oiseaux. - (Acte 1, scène 6, PEKI)
Je n'en ai jamais vu de pareils sur les branches des arbres. (Acte 1, scène 6, PEKI)
Je mourrai dans ta cage, aux barreaux d'or... (Acte 1, scène 6, PEKI)
Je ne peux chanter qu'en liberté ; ni les graines de chènevis et de gingembre, ni l'eau pure puisée à tes fontaines de marbre, ne peuvent remplacer pour moi le grain de blé cherché sous l'herbe tendre et la goutte de rosée cueillie dans le calice des chrysanthèmes et des lotus. (Acte 1, scène 6, PEKI)
Laisse-moi retourner à mon pauvre nid, où seulement je peux vivre, être heureux et chanter. (Acte 1, scène 6, PEKI)
- Et l'Empereur ouvrit la cage et dit : « Envole-toi donc, puisque tu le veux.» (Acte 1, scène 6, PEKI)
Laisse-moi retourner à mon pauvre nid, où je peux seulement vivre, être heureux et chanter. (Acte 1, scène 6, PEKI)
- Ah ! (Acte 1, scène 6, PEKI)
Je comprends tout maintenant. (Acte 1, scène 6, PEKI)
C'était cette robe do soie qui pesait sur mes épaules ; ces colliers de perles qui me serraient la gorge. (Acte 1, scène 6, PEKI)
La cage m'étouffait. (Acte 1, scène 6, PEKI)
- Oh ! (Acte 1, scène 6, PEKI)
Mes pauvres chers habits, que j'avais bien raison de vous regretter !... (Acte 1, scène 6, PEKI)
Que faire maintenant, comment dire à la princesse ? (Acte 1, scène 6, PEKI)
Ah ! (Acte 1, scène 6, PEKI)
Mais j'y songe, c'est là qu'on m'a conduite tout à l'heure. (Acte 1, scène 6, PEKI)
C'est dans cette chambre que j'ai laissé mes vieux habits et revêtu cette robe de soie. (Acte 1, scène 6, PEKI)
- Ils sont là. - (Acte 1, scène 6, PEKI)
Je suis sauvée ! (Acte 1, scène 6, PEKI)
Doucement : elle doit reposer, la pauvre petite. (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
- Ne faisons pas de bruit. (Acte 1, scène 7, KOU MIA)
Je n'entends rien. (Acte 1, scène 7, LIOU-LI)
Personne ! (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Personne ? (Acte 1, scène 7, LIOU-LI)
Mais c'est impossible. (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
- Où serait-elle allée à cette heure ? (Acte 1, scène 7, KOU MIA)
Oh ! (Acte 1, scène 7, LIOU-LI)
Elle ne peut pas être loin ? (Acte 1, scène 7, LIOU LI)
Elle n'a pu sortir du palais ? (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Elle est sans doute allée revoir les belles robes, et nous n'avons qu'à entrer là. (Acte 1, scène 7, LIOU-LI)
Nous allons sûrement la trouver s'ajustant devant votre miroir, et faisant sauter dans ses mains un de vos colliers de perles. (Acte 1, scène 7, LIOU LI)
Voyons ! (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Peki !... (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Sous ce costume ? (Acte 1, scène 7, LIOU-LI)
Oui,Peki, sous ce costume ! (Acte 1, scène 7, PEKI)
Le sien ; le seul qui soit fait pour elle, et celui qu'elle n'aurait jamais dû quitter. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Que veux-tu dire ? (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Ceci, ma chère princesse : Que vous êtes bonne autant que belle ! (Acte 1, scène 7, PEKI)
Que la pauvre Peki n'oubliera jamais ce que vous avez voulu faire pour elle ; qu'elle priera pour vous chaque soir, afin que vous ayez, sur cette terre, toute la part de joie et de bonheur à laquelle vous avez droit. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Mais que Peki ne peut rester dans votre beau palais ; qu'il lui faut comme à l'oiseau de sa chanson l'air des grands bois et la route libre ; et que si vous voulez qu'elle chante encore, il faut lui ouvrir les portes de sa cage, la laisser reprendre sa route et regagner son pauvre nid. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Tu veux me quitter ? (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Il le faut. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Je ne suis pas faite pour porter vos belles robes de soie, ni pour habiter vos palais de marbre. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Ma gaieté et mes chansons s'en seraient vite allées ; et l'oiseau que vous aviez pris pour vous charmer et vous distraire serait bientôt devenu muet. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Tu ne veux donc plus me distraire ? (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Tu vois pourtant que voilà déjà ta gaieté première revenue. (Acte 1, scène 7, KOU MIA)
Parce que j'ai repris mes vieux habits. (Acte 1, scène 7, PEKI)
La gaieté ne se vend ni ne s'achète. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Et n'en soyez pas jalouse ; car c'est la seule richesse des pauvres. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Vous avez d'ailleurs tout ce que vous désirez, et vous pouvez de plus faire autant d'heureux que vous voulez. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Vous avez donc la part la plus belle ! (Acte 1, scène 7, PEKI)
Tu veux reprendre ta vie errante ? (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Mais je n'aime que tes branches v.21 (Acte 1, scène 7, PEKI)
De mes vieux arbres touffus, v.22 (Acte 1, scène 7, PEKI)
Et loin de ses roses blanches, v.23 (Acte 1, scène 7, PEKI)
L'oiselet ne chante plus ! v.24 (Acte 1, scène 7, PEKI)
À chacun ici-bas le ciel trace sa route ? (Acte 1, scène 7, PEKI)
Mais comment cette idée t'est-elle revenue ? (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
En regardant ce livre. (Acte 1, scène 7, PEKI)
« Laisse-moi retourner à mon pauvre nid, où je peux seulement vivre, être heureux et chanter. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Et l'Empereur ouvrant la cage, dit : « Envole-toi donc puisque tu le veux ! » (Acte 1, scène 7, PEKI)
Mais, c'est l'histoire de l'Oiseau bleu !... (Acte 1, scène 7, LIOU-LI)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, PEKI)
C'est la mienne aussi. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Pardonnez-moi, ma chère maîtresse. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Ne me croyez pas ingrate, - je vous aime ; j'emporte de vous le plus doux et le plus cher souvenir, mais je pars ; et c'est même, croyez-moi, le meilleur moyen pour que vous m'aimiez toujours. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Étrange fille ! (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
- Tu le veux donc? (Acte 1, scène 7, KOU MIA)
Jugez vous-même !... (Acte 1, scène 7, PEKI)
Eh bien, envole-toi ! (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Oh ! (Acte 1, scène 7, PEKI)
Que vous êtes bonne ! (Acte 1, scène 7, PEKI)
Mais tu sais - il y a une fin à cette histoire : l'oiseau bleu n'oublia pas celui qui lui rendait la liberté. (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Il revint souvent. (Acte 1, scène 7, KOU MIA)
Quand vous voudrez entendre mes chansons, ouvrez vos fenêtres, faites un signe et je viendrai. (Acte 1, scène 7, PEKI)
Adieu donc ! (Acte 1, scène 7, KOU-MIA)
Merci ! (Acte 1, scène 7, PEKI)

GUIGNOL EN ENFER (1894)

Vive la rouge bouteille, v.1 (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ou sommeille, v.2 (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Pris avec la grappe vermeille v.3 (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Un peu du soleil qui la lit mûrir I v.4 (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
La, la, la ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Qu'il fait bon vivre, surtout avec des écus dans ses poches. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
La vie, mais c'est encore ce qu'on a inventé do meilleur en ce bas monde. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ceux qui s'en plaignent sont des fous. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Moi je trouve tout bien, tout beau, tout bon. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Je mange bien, je ne fais rien, je dors bien ; le lendemain je recommence. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Et va comme je te pousse ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
- Trouvez-moi une situation plus agréable. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Je n'ai plus de dettes. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Mes créanciers disparus, envolés. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
La cabaretière me fait crédit et mon propriétaire m'offre sa fille en mariage ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Allons, saute, Guignol ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
- C'est égal, j'ai tout de même la tête un peu lourde. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Notre dîner a décidément duré trop longtemps. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Polichnelle et Pierrot ronflent sous la table et Arlequin fait un pied de nez à la lune. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Je les ai laissés, les chers amis. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
J'avais hâte d'être un peu soûl. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Puis le sommeil commençait à me gagner moi aussi ; et pour dormir, à une nappe de restaurant ou à une natte de salle_à_manger, je préfère encore mon bon lit, où si doucement je m'enfonce entre les chaudes plumes de mon matelas. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Car je possède un matelas ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Le Guignol d'autrefois est mort et enterré tout comme monsieur_Marlborough ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Minuit, déjà. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Vite au lit, Guignol, mon ami, dites bonsoir et dormez tranquille jusqu'à demain matin ; faites de beaux rêves et pensez aux plats succulents que vous mangerez demain. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
On frappe. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
À cette heure ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Qui peut venir me déranger ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Eh dites donc ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Vous repasserez demain, je n'ouvre pas, je dors. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Tu sais, je vais cogner. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
C'est qu'il ne me laissera pas dormir tranquille. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Voulez-vous vous taire à la fin ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Allez vous coucher ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Il ne frappe plus, il a bien fait. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Je vous demande un peu s'il est raisonnable de courir les rues à pareille heure, et par un temps pareil ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Bonsoir, Guignol. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Hein ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Qui est là ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Qu'est-ce que c'est que cette mauvaise farce ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu ne me reconnais pas. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Attendez donc. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais si, parfaitement. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ces cornes, cette fourche ; vous êtes le diable ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu l'as dit. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Et ça va bien, autrement, depuis que je n'ai eu le plaisir de vous voir ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Merci. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Mais par où, diable, êtes-vous entré ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu ne voulais pas m'ouvrir. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est vous qui frappiez ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Oui, c'était moi. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Si j'avais su, croyez... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Ça ne me gênait en rien, La porte fermée, j'ai passé à travers la muraille, (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Drôle d'idée ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Enfin tous les goûts sont dans la nature. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et devines-tu pourquoi je suis ici ? (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Pas du tout. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu as la mémoire courte. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Rappelle-toi, il y a un an, jour pour jour, à pareille heure.... (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Et bien ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu étais là, n'ayant pas dîné... (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Tu m'appelais à ton secours. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Je vins... (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Tu demandais d'être riche ; je le promis la richesse pendant un an, à une condition. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Vous croyez... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
À cette condition que dans un an, à pareil jour, à pareille heure, tu m'appartiendrais. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Pas possible ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu as signé, j'ai le papier sur moi. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous savez, les papiers ça ne prouve rien. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu ne peux le dédire ; J'ai tenu ma promesse ; il faut tenir la tienne. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Aussi dépêche-toi ; fais ton paquet et partons, je suis pressé. On nous attend chez moi. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Eh là, comme vous y allez ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ainsi vous êtes sûr que... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Parfaitement sûr. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Et je ne peux pas me dédire. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est écrit. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Dites donc, si nous le renouvelions. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Quoi ?... (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Le papier. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Impossible ! (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Voyons, mon petit diable, mon cher petit diable, si vous étiez bien gentil, bien mignon... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Impossible ! (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Nous partons. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Accordez-moi un an. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Si vous saviez, j'ai encore un tas de choses à régler. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Es-tu prêt ? (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Si je pouvais cogner dessus. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ne discutons plus. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
La ! la ! la ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Nous parlons. (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
C'est loin ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ne t'inquiète pas... (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Mais cette année a été plus courte que les autres... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Quel bavard tu fais ! (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Allons... (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Vous savez - s'il faut prendre le bateau, je crains la mer. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Enlevé ! (Acte 1, scène 2, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Hé là ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Hé là ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Doucement, je ne peux plus respirer. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Arrêtez ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Arrêtez ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Arrê... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Nous voici arrivés. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Crelotte ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Quel voyage ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
J'aime encore mieux le chemin de fer de ceinture. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Tu ne le regretteras bientôt plus. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ainsi me voilà en enfer ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Tout à fait. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Sapristi ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Qu'il fait chaud. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ce n'est rien encore. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Tu n'es ici que dans le vestibule. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ici à droite, l'entrée. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Faites voir ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
On ne passe pas ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Une fois entré ici, on n'en sort plus. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
La porte ne se rouvre jamais pour la même personne. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Elle est fermée à sept serrures, et un seul mot prononcé par moi pourrait la faire ouvrir. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ainsi... (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Je n'essayerai pas. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Du moment qu'il n'y a pas moyen. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Là, à gauche, la première salle de punition - celle où l'on commence à vous faire griller de temps en temps, avant de vous plonger dans la chaudière, histoire de vous habituer. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Brr !... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Vous allez me faire... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Mais parfaitement... (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Comme un vulgaire merlan. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
C'est la punition qui commence. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Tu as assez commis de méfaits sur la terre... (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Voyons, vous n'allez pas faire ça. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Non, je vais me gêner ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Attends-moi ici. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Quand ce sera ton tour, on t'appellera. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Moi,je vais présidera la mise sur le gril de votre ancien garde-champêtre. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Celui qui m'a si souvent dressé les procès-verbaux. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ça c'est bien fait. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Tu le vois donc, punir c'est être juste. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Allons, adieu ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Monsieur le diable, voyons... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Attends-moi là ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Mais... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Tu ne t'ennuieras pas. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Tu rencontreras plus d'un visage de la connaissance... (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Si nous remontions là-haut ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ton tour va venir ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
J'ai oublié mon mouchoir !... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
On l'appellera. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Prends patience. (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Tu vas y passer, mon ami Guignol ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Monseigneur, mon doux Monseigneur, mon... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE DIABLE)
Gueusard ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Bandit ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Vaurien ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Si tu n'avais pas la peau si dure, ce que je t'aurais cogné ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Voyez-vous ça ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Le gril ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
La marmite ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Non alors ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et moi qui étais bien tranquille. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Je ne me méfiais de rien. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Il m'a joué, et moi je me suis laissé prendre. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Mais, ça ne va pas se passer comme ça, je veux m'en aller. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Cordon, s'il vous plaît ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Rien. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Le concierge doit être sorti. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
L'ouvrir, impossible. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Il doit y avoir un autre chemin. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Je nE parle pas de celui que nous avons suivi, nous allions si vite que je n'y ai rien vu. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Mais un autre. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Cherchons. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Car je ne veux pas être grillé moi ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Qu'il se fasse griller lui-même, si ça lui fait plaisir ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Je n'aime pas la chaleur. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Quelqu'un. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Pas possible ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Maître_Bertuchon, notre ancien apothicaire, ici en enfer ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Guignol ! (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Vous ici ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Parfaitement ! (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ça ne m'étonne pas, vous étiez assez voleur, au temps où vous teniez boutique sur la grand' place ; ce que vous nous avez vendu de fioles d'eau claire comme remèdes ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
C'est vrai. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Mais tous les apothicaires font de même. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Il l'avoue. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Oui. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
- Pourquoi le cacherais-je ? (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
D'ailleurs nous sommes presque tous ici, et puis maintenant tu ne peux pas aller le raconter. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Entré ici, on n'en sort plus sans permission. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Aussi, tu le vois, je porte moi-même mon morceau du bois, pour alimenter le feu. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Vous allez... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Oui, sur le gril. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Ça doit vous gêner sur le moment ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Tu verras ça tout à l'heure. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
J'ai envie de me payer un petit acompte sur lui... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
L'apothicaire ! (Acte 1, scène 4, LA VOIX)
Tu vois, on m'appelle. (Acte 1, scène 4, L'APOTHICAIRE)
Et va donc ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Va donc ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Face_à_plâtre ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Mais va donc, moule_à_singe ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ouf ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ça soulage. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Reprenons notre inspection maintenant. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Il est impossible que je ne trouve pas un moyen de sortir d'ici. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
J'aurais bien interrogé l'apothicaire, mais je me suis méfié ; un apothicaire, ça ne regarde jamais les gens en face. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Si cependant je rencontrais quelqu'un... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Là-bas... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Quelqu'un s'avance. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Oui... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Non. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Si... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Mais c'est lui. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Le magister_Férulard, mon ancien maître_d_école : Le garde champêtre, l'apothicaire, le maître_d_école ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ils y sont donc tous, ceux de mon pays. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Crelotte. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
C'est bien lui, je le reconnais à sa calotte de velours, marchant en faisant de grands gestes, parlant tout seul. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Pourra-t-il me renseigner ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Essayons. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Eh ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Bonjour, maître_Férulard. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ave... (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Guignol. (Acte 1, scène 5, MA?TRE F?RULARD)
S'il vous plaît ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ou bien : Salutem_do_tibi... (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Si vous vouliez bien ne pas parler chinois. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Pauvre ignorant ! (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Laissez-moi donc en repos. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Un conseil, vite, je suis pressé, on peut m'appeler à tout instant. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Connaissez-vous un chemin pour sortir d'ici ? (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Sais-tu ce que c'est que sortir ? (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Eh bien ? (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Sortir est le contraire d'entrer ; c'est-à-dire une action qui par un simple changement des propositions, avec une action identique, produit des effets différents. (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
D'où différence, partie de la définition de la définition d'après les philosophes, dixi : genere_proximo et differentia_propria. (Acte 1, scène 5, MA?TRE F?RULARD)
Il est encore plus bête que là-haut ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Vous êtes encore plus bête que là-haut. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Bête ? (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Sais-tu ce que c'est que bête ? (Acte 1, scène 5, MA?TRE F?RULARD)
La bête, c'est la partie animale de notre individu... (Acte 1, scène 5, MA?TRE F?RULARD)
Or notre individu étant... (Acte 1, scène 5, MA?TRE F?RULARD)
Ce que la main me démange... (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Connaissez-vous un chemin pour sortir d'ici ?... (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
On peut ignorer certaines choses que l'on sait. (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Ainsi... (Acte 1, scène 5, MA?TRE F?RULARD)
Oh ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ce n'est pas sur le gril qu'il devrait aller celui-là, c'est dans le bocal_aux_cornichons ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Tu disais donc, Guignol, mon ami, que ton esprit s'égarant en de vagues conceptions cherchait a_priori une porte, laquelle porte, devait primo, être, secundo, pouvoir. (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Ah ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Zut! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Voilà primo, secundo, difinitivo, et tout le reste. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ce qui ne m'empêchera pas de protester... (Acte 1, scène 5, MAÎTRE FÉRULARD)
Tiens ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Proteste... (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Maître_Férulard ! (Acte 1, scène 5, LA VOIX)
Mais va donc ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
On t'appelle ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Eh bien ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
S'ils sont tous aussi bêtes, ça va être gai ! - (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Avec ça, l'appel qui continue. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Y en a-t-il, y en a-t-il ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Mais je les connais tous ceux-là. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Voilà le notaire, la vieille cabaretière, le maréchal-ferrant, le gendarme. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Le curé peut en dire, des messes ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et mon tour qui va venir ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Mon nom qu'on va appeler ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Il faudra répondre. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Que faire ? (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Le diable commande ici. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Parla force, rien à faire ; s'il n'y avait qu'à l'assommer je m'en chargerais bien. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Mais l'assommer ce n'est guère possible. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Si je pouvais lui reprendre mon billet ; si je pouvais même mettre un pied dehors, le reste suivrait bien, et une fois dehors, sauvé.... (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Guignol ! (Acte 1, scène 5, LA VOIX)
Vlan ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ça y est. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
C'est à mon tour. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
C'est-à-dire que ça ne me va pas du tout d'y aller, mais du tout. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Quel raseur ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et pas une issue, pas un trou où me cacher ; pas une armoire où disparaître ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Il me semble déjà être sur le gril ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Saint_Bonaventure, mon patron, quel cierge je te brûlerais, si je soi tais d'ici ; gros comme un mât_de_misaine. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Eh bien ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Guignol ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Mon ami, tu n'entends donc pas ? (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
On t'appelle, allons ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Viens, mon petit ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Viens, Le gril est tout rouge, le feu bien ardent. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
On n'attend plus que toi ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Allons ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Si je pouvais le mordre, toi. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Si nous remettions ça à demain ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu ne veux pas venir ? (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Non ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Holà ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Mes serviteurs ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Quèsaco ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Empoignez-moi ce particulier là, et portez-le sur le gril. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Voulez-vous bien me lâcher, vous autres ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Empoignez ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Si vous en voulez encore, j'en ai autant à votre service ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Guignol ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Je vais te faire rôtir tout vif. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Faudra d'abord me mettre dans la poêle. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je vais appeler d'autres diables. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
J'ai la fourche, et vous avez vu si je sais m'en servir ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu t'en servirais même contre moi ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
La la ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Mais je cognerais double, mon petit père ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu vas voir la jolie révolution que je vais te préparer ici ; j'en ferai tant que mieux vaudrait, vois-tu, me renvoyer tout de suite. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Te renvoyer ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Jamais de la vie, j'ai bien eu trop de peine à l'avoir. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Alors, gare ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Une fois, deux fois ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu ne veux pas ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tremble ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Reçois ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je te ferai bouillir dans une marmite d'huile ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Pile ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Face ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
À qui la belle? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Voyons, raisonnons ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Je vais tâcher de le persuader : il m'ameuterait tout l'enfer. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Raisonnons. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Je le veux bien. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Mais de loin. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Pourquoi ne pas te laisser persuader ? (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
La persuasion... pour aller sur le gril. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Eh ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Si je raccordais quelques douceurs ? (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Sortir ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Non. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Cela, impossible. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Je le voudrais que je ne le pourrais pas. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Ah !... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Une idée. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Jurez-moi de m'accorder ce que je vais vous demander, et je suis à vous... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu ne me demanderas pas de t'en aller ? (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Non ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Alors, je le jure ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Devant témoins ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je n'ai pas confiance. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Quand je te tiendrai, toi, tu me payeras tout cet arriéré. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Holà ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
N'ayez pas peur. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Il s'agit de choses sérieuses. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Es-tu content ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Jurez ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je le jure. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Bien... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Voici... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Avant d'aller me faire rôtir, j'éprouve le besoin de jeter vers ce que je laisse un dernier regard. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je ne vais plus rien voir des belles choses que tant j'aimais... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Entr'ouvrez-moi un peu la porte. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Laissez-moi passer seulement le bout de mon nez, et je vous suis immédiatement. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu n'essaieras pas de sortir ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Je vous le promets ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Bien. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Ouvrez-lui la porte, mais tenez-la bien. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Très étroite... (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Parfait ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Maintenant, attention ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Le bout de mon nez, je l'ai juré, - seulement, je commence de l'autre côté. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Mais ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
C'est juré ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je suis joué. (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
En plein. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Bonsoir la compagnie. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Enfermés ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Il est sorti ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Nous ne pourrons plus le ravoir ! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Bien des choses chez vous. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Et excusez-moi si je ne vous reconduis pas ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Si jamais je te repince... (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Se laisser prendre deux fois ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
C'est bon pour les imbéciles, comme toi ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Les autres paieront pour toi, garnement! (Acte 1, scène 6, LE DIABLE)
Moralité : Quand on n'a pas ce que l'on aime, il faut prendre ce que ton a. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ainsi finit la comédie. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)

LA NUIT DE NOÃ‹L (1888)

Je ne sais pas si c'est cette nuit de Noël, ce souvenir des veillées d'autrefois, si chaudes et si douces ; mais je me sens plus triste que d'habitude. (Acte 1, scène 1, MADAME DE LUCENAY)
J'ai dans l'âme comme un grand vide, et je ne peux m'empêcher de penser. (Acte 1, scène 1, MADAME DE LUCENAY)
Mais Jeannette ne revient pas ? (Acte 1, scène 1, MADAME DE LUCENAY)
- Il me semble qu'elle tarde beaucoup. (Acte 1, scène 1, MADAME DE LUCENAY)
Quel horrible temps ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Il neige, et le vent souffle, balayant les flocons, et faisant craquer les branches mortes. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
C'est toi, Jeannette ? (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Oui, madame ; j'ai fait votre commission. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
J'ai remis à monsieur le curé ce que vous m'aviez donné pour ses pauvres. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Le brave cher homme, si vous l'aviez vu ; des larmes de joie lui sont venues aux yeux. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Tu diras à ta maîtresse, a-t-il ajouté, que je prierai pour elle ce soir même, pour que le bon Dieu lui donne la part de joie qui lui est due. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Vous avez beau secouer la tête, Madame ; mais monsieur le curé est un saint, et le bon Dieu, j'en suis bien certaine, ne lui refuse jamais ce qu'il demande. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et puis vous êtes si bonne, vous faites tant de bien aux pauvres gens ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Il appartient à ceux qui ont d'aider ceux qui n'ont rien. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Pardine ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
C'est facile à dire. Mais il en est tant qui ne le font pas ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Tant pis pour ceux-là, ma bonne Jeannette, car ils se privent d'une bien douce joie. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Coeur d'or, va ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et à ce propos, Madame, je suis chargée d'une commission pour vous. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Pour moi ? (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Oui, de la part de Nanon, la vieille servante de Monsieur_le_curé. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Une drôle de commission, allez. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Elle voudrait, la brave femme, que vous décidiez son maître à s'acheter enfin une soutane neuve. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
- Chaque semaine, Nanon est obligée de repriser celle qu'il porte sur toutes ses faces. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Vraiment ? (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ce n'est pas le travail qui lui fait peur, mais ça lui fait mal de voir son curé s'en aller ainsi avec une vieille soutane usée jusqu'à la corde. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Elle lui en a fait maintes fois l'observation, mais il ne l'écoute pas ; il se contente de sourire, et si Nanon le presse trop, il prétend que sa soutane peut attendre alors que ceux qui ont faim n'attendent pas. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et elle veut que j'essaie de convaincre monsieur le curé ? (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Elle dit qu'il a en vous toute confiance et qu'il ne saurait rien vous refuser. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Tu pourras rassurer Nanon dès que tu la verras. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je m'entendrai avec elle ; elle n'aura plus à repriser cette vieille soutane qui lui tient tant au coeur. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je le lui dirai ce soir même à l'église, pendant la messe. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
C'est pourtant vrai que c'est demain Noël. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
- Encore une année qui va finir ! (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Nous vieillissons, ma bonne Jeannette. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Moi, peut-être, mais vous sûrement, non. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
- C'est égal, ce sont les petits qui sont heureux, ce soir - chez le Père_Grelait, notre voisin ; j'en ai vu toute une bande qui ramassaient tous les souliers de la maison pour les mettre dans la cheminée ; il y en avait un, le plus petit, qui était allé dénicher sous le lit, une énorme botte, plus grosse que lui, et le pauvre chérubin faisait tous ses efforts pour la traîner, roulant parfois à terre, mais ne la lâchant jamais. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Tu regrettes peut-être de ne pouvoir plus mettre le tien, ma bonne Jeannette ? (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Dame ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ce temps-là n'est pas le plus mauvais de la vie ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
On n'en connaît que les joies et les rires ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et je me souviens encore de nos surprises et de nos cris, quand le matin, en nous réveillant, nous trouvions, dans nos sabots, ce que le père ou la mère y avait caché la veille. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Le cadeau n'était pas riche peut-être; mais si pauvre qu'elle fût, la poupée était la bienvenue ; et elle nous semblait avec sa robe de papier plus belle qu'une reine. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Es-tu bavarde ! (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Tiens, je ne trouve pas mon écheveau de laine bleue. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
- J'ai dû le laisser dans ma chambre. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Faut-il que j'aille vous le chercher ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Non. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
J'y vais, moi-même ; mets la table ; car je m'aperçois qu'il est déjà sept heures passées. (Acte 1, scène 2, MADAME DE LUCENAY)
Si celle-là n'était pas heureuse, c'est qu'il n'y aurait plus de justice ici-bas et de récompense là-haut ! (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Pauvre chère madame ! (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Si belle et si bonne. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Tout le monde l'adore ici, et tout le monde voudrait la voir heureuse. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
J'y pensais bien tout à l'heure - et je me disais en regardant tous ces chérubins, là-bas, que c'est un enfant qu'il nous aurait fallu ici, une jolie tête blonde dont les yeux nous auraient souri et dont les cris auraient ramené la vie dans dans notre logis, si triste depuis la mort de mon pauvre maître. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Un coeur d'or aussi celui-là, que la guerre nous a pris voilà quinze ans. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Je m'en souviens encore, comme si c'était hier. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Une dépêche arriva, annonçant la terrible nouvelle. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
- Nous partîmes avec Madame, dont le silence m'effrayait plus que les larmes. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Nous rencontrions tout le long de la route des soldats, de pauvres jeunes gens, les habits déchirés, blessés le plus souvent, mais marchant toujours. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Puis on nous conduisit dans une cabane où sur un mauvais lit reposait mon pauvre maître, la figure toute blanche, le front entouré de linges. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
- Dès qu'il vit entrer Madame, il essaya de se redresser en souriant, et Madame alors se jeta à genoux au pied du lit. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Tout le monde pleurait, même des officiers, des vieux qui roulaient sous leurs doigts leurs grosses moustaches. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
- Puis, quand on l'eut mis là-bas, dans le cimetière d'un petit village, nous revînmes ici, où madame était née, dans les Vosges ! (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
- Et des années se passèrent avant que je ne visse sourire ma chère maîtresse. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Et encore ce sourire était-il toujours triste ! (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Il aurait fallu quelque chose, un miracle pour la faire sourire comme autrefois. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
- Et ce miracle, le bon Dieu, qui est là-haut, devrait bien le faire pour elle. (Acte 1, scène 3, JEANNETTE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Sommes-nous prêtes, ma bonne Jeannette ? (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Vous pouvez vous asseoir. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Je vais servir. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Je te préviens que j'ai grand appétit ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Tant mieux ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
D'autant qu'il faut prendre des forces ; il fait un froid terrible, la neige couvre toute la route, et nous serons obligées d'allumer une lanterne pour nous guider jusqu'à l'église quand minuit sonnera ; heureusement que le chemin n'est pas long. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Bah ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Nous nous couvrirons bien. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Et il neige toujours ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tenez, voilà que ça reprend de plus belle maintenant. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
- On n'y voit guère à plus de deux pas devant soi. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
- C'est tout blanc. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et peut-être qu'à cette heure de pauvres malheureux ont froid et faim !... (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Je suis bien sûre qu'autour de nous, chacun tient sa porte close, et que personne n'erre par les chemins, à cette heure. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Qui sait ? (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Ah ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Si ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Le bonhomme Noël, peut-être - mais celui-là ne frappe ni aux portes ni aux fenêtres ; il descend tout tranquillement par la cheminée. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et malheureusement il ne descend pas chez tout le monde. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Quoi donc ? (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
N'avez-vous rien entendu ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Non. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Il me semble qu'on vient de frapper à la porte !... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Eh bien, ouvre... (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
À cette heure, et par un temps pareil ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Il n'y a pas un chrétien dehors. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Mais te voilà déjà toute tremblante. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Tu as sans doute rêvé. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Je n'entends rien. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Moi non plus. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tu n'es guère courageuse. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Par exemple. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Cette fois, tu as raison. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
On a frappé : il y a quelqu'un là. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Va ouvrir. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Moi ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Poltronne ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
J'y vais moi-même. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Ne faites pas ça, Madame. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Laissez-moi au moins demander qui est là ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Pourquoi ? (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Qu'avons-nous à craindre ? (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Mais... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
C'est peut-être le bonhomme Noël dont tu parlais si bien tout à l'heure et qui vient t'apporter son cadeau, comme autrefois. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Grande Sainte-Jeanne, ma patronne, protégez-moi ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Regarde. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Une enfant ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Une jeune fille ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
C'est toi qui as frappé, mon enfant ? (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Oui, Madame ! (Acte 1, scène 4, FRANCE)
J'avais froid, j'avais faim, j'ai vu de la lumière ; la neige m'aveuglait ; je me suis alors blottie dans la porte, et j'ai frappé, n'en pouvant plus. (Acte 1, scène 4, FRANCE)
Pauvre mignonne, comme elle tremble ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Entre d'abord ! (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Tu nous diras après qui tu es et d'où tu viens. (Acte 1, scène 4, MADAME DE LUCENAY)
Et moi qui avais peur d'ouvrir !... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Pauvre petite ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ses mains sont glacées... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Réchauffe-toi, mon enfant. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Tu mangeras ensuite. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Madame, que vous êtes bonne ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
C'est donc le paradis, ici, puisqu'il y a du feu et du pain ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Comme elle a du souffrir ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
À cet age, courir le chemin par un temps pareil ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
C'est qu'elle est jolie comme un coeur, la mignonne, n'est-ce pas, Madame ? (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Que faisais-tu à cette heure, sur la route, toute seule ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
J'allais droit devant moi, sans savoir. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et ton père ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Et ta mère ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Je n'ai jamais connu ma mère, et mon père est mort. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et d'où viens-tu ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
De bien loin, de là-bas !... (Acte 1, scène 5, FRANCE)
De là-bas ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oui, d'un grand pays de l'autre côté des montagnes. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
De l'Alsace ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oui, c'est ainsi qu'on nomme mon pays ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et toi, comment t'appelles-tu ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
France ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
France ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
- Et que faisait ton père ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Il avait un petit champ ou il travaillait, une belle prairie toute pleine de bleuets, de marguerites et de coquelicots dont il me faisait faire le dimanche de superbes bouquet. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Que je suis bien ici ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et que j'ai chaud ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Il faut manger maintenant. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Jeannette, vite sers-la. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Tout de suite. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Quel doux regard ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Je peux manger... de tout cela ?... (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Oui, de tout ce que tu voudras. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Merci ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Je n'avais plus rien mangé depuis hier matin, dans une ferme, où une vieille femme a bien voulu me donner un morceau de pain et un verre d'eau. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Allons bon ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Voilà que je pleure maintenant. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Les bonnes choses ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Orpheline et si malheureuse, à son âge. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oh ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Regardez-la donc, Madame ? (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Mange-t-elle avec entrain, la pauvre chérie ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
On voit bien que son estomac devait depuis longtemps crier famine. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Et pourquoi as-tu quitté ton pays ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
N'avais-tu plus de parents là-bas ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Aucun. Je me suis trouvée toute seule. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
On a vendu les meubles qui étaient dans la maison : des hommes sont venus qui ont tout emporté ; j'ai entendu l'un qui disait : que faut-il faire de la petite ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et l'autre s'est mis à rire et a haussé les épaules. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Il y avait bien quelques voisins chez lesquels j'aurais pu aller, mais ils étaient si pauvres ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et d'ailleurs mon père me répétait souvent quand le soir venu, m'asseyant sur ses genoux, il me racontait quelque belle histoire, où il était toujours question de soldats et de drapeaux : « Si je n'étais plus là, fillette, ne reste pas ici ; fais ton petit paquet, et marche devant toi, du côté où le soleil se couche. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et quand tu seras là-bas, quelle que soit la porte à laquelle tu frapperas, dis ton nom : elle s'ouvrira toujours ! » (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et c'est ce que j'ai fait. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
- Un matin je suis partie et j'ai marché droit devant moi. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
- Mon père avait raison : à la première porte où j'ai frappé le lendemain, on m'a reçue à bras ouverts ; on aurait bien voulu me garder ; mais la chaumière était si petite, que la brave femme, en pleurant, n'a pu que remplir ma poche d'un gros morceau de pain ; puis elle m'a assuré qu'en marchant encore un peu, je rencontrerais un grand village, où je trouverais sûrement, un petit emploi de servante ; alors je me suis mise en route... (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Mais voilà que je me suis égarée, et tout le jour j'ai marché dans le bois ; la nuit m'a surprise non loin d'ici. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
- Puis la neige s'est mise à tomber, et j'ai pleuré alors, ne sachant ce que j'allais devenir !... (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Pauvre enfant ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Brave petit coeur ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Continue, ma fille ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Mais je me suis souvenue de la prière qu'on me faisait dire quand j'étais toute petite et, joignant les mains, j'ai dit : « Cher bon Dieu, qui êtes là-haut, au milieu des étoiles, et qui n'oubliez jamais ceux qui souffrent ni ceux qui espèrent, venez à mon secours ! » (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et voilà qu'à travers les arbres, comme une de ses étoiles, j'ai vu briller une lumière ; j'ai marché alors de ce côté, lentement, parce que le vent soufflait très fort et que la neige m'aveuglait ; et je suis venue me blottir sous votre porte ; puis j'ai frappé, car j'avais trop froid et trop faim. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et tu as bien fait ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ton père avait raison : ton nom et ton pays t'ouvriront toutes les portes. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Car il y plus que de la charité à faire ; il y a un devoir à remplir et un souvenir à garder. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Voilà la petite fille qu'il nous aurait fallu et qui nous eût ramené ici la joie et le sourire. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Vous me trouverez une petite place de servante, n'est-ce pas, Madame ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Et je n'aurai plus alors à courir ces vilains chemins, quand la neige tombe et quand il fait si froid (Acte 1, scène 5, FRANCE)
- Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Je sais travailler, allez. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Vraiment, - que sais-tu donc faire ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Tout ce qu'on voudra. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Tu es donc courageuse ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Je crois bien. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Mettez-moi à l'épreuve et vous verrez. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Cette enfant m'intéresse !... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Je serai si heureuse de rester auprès de vous ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Vous êtes si bonne ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Ah ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Mais comme il est lourd ton paquet. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
- Qu'est-ce que tu as donc là-dedans ? (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Tout ce que mon père avait, dans une petite armoire, à côté de son lit, et qui était bien à moi, je vous l'assure. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Oh ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
De belles choses, allez ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Une superbe croix surtout qu'il me faisait embrasser chaque soir, après que j'avais dit ma prière. (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Regardez ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Une croix d'honneur ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Une croix d'honneur. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Ton père avait donc été soldat ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Oui, madame, je me rappelle même qu'il ajoutait toujours ces mots : « Si mon brave capitaine vivait encore, nous ne serions pas ici, et je serais bien tranquille sur ton avenir ». (Acte 1, scène 5, FRANCE)
C'est étrange ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Et il conservait pieusement une lettre, qu'il me montrait souvent en me disant : « Si un jour je n'étais plus là et que tu t'en ailles d'ici, ma pauvre petite France, conserve bien à ton tour cette lettre - c'est un précieux héritage que je te lègue - mais ne la montre jamais qu'à ceux que tu aimeras bien. » (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Je vous aime bien, Madame ; voulez-vous que je vous la montre ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Voyons ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ah ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Cette écriture !... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Qu'avez-vous, Madame ? (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Vous êtes toute pâle. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Rien. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Je me trompe sûrement... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
La signature !... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Georges_de_Lucenay. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
- Mon mari ?... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ah ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Madame ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Ce n'est rien ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Un éblouissement... c'est passé. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
- Mais l'émotion... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Sais-tu de qui est cette lettre, ma bonne Jeannette ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Elle est de mon mari ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
De mon pauvre cher maître ? (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Comprends-tu, cette lettre entre les mains de cette enfant que la Providence a conduite jusqu'à ma porte, après tant d'années ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ah ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Dieu est juste. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
« Mon brave Claude... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Le nom de mon père... (Acte 1, scène 5, FRANCE)
« Tu me demandes d'attester ta bonne conduite, je le fais volontiers, car nul mieux que toi ne mérite les éloges et l'estime de tes chefs. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Tout le temps que tu as passé sous mes ordres, je n'ai eu qu'à me louer de toi ; et si ce n'avait été pour ton avantage, je n'aurais jamais consenti à ce que tu quittes mon régiment. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Mais nous allons nous retrouver ensemble ; car voilà que l'ordre arrive de se mettre en marche, et capitaine ou soldats, nous ferons tous notre devoir et nous marcherons la main dans la main, la tête droite et le coeur ferme, pour le drapeau et pour la France ! » (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Les cloches ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
La cloche de Noël ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ma chère maîtresse. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Elles tintent doucement, et il me semble qu'elles me parlent et qu'elles me conseillent. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Ce n'est pas seulement le hasard qui l'a conduite ici !... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
C'est Noël, Madame, qui ne pense pas seulement aux petits, mais qui sait aussi consoler les bons et réjouir leurs âmes. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Écoute, ma petite, serais-tu heureuse de rester ici ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Près de vous ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Oui ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Toujours ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Toujours ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Vraiment ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Eh bien, tu ne dis rien ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Je ne sais pas ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
J'ai peur de m'éveiller ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
C'est si beau et si bon le rêve ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Mais tu ne rêves pas : je te garde, si tu veux ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Et qu'est-ce que j'aurai à faire, dites ? (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Rien... qu'à aimer ceux qui t'aimeront. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
- Je n'ai pas d'enfant, tu seras ma fille. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
- Veux-tu ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Maman ! (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Eh bien voilà que je pleure comme une bête ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Mais vrai, je ne regrette pas mes larmes, puisque c'est la joie qui me les fait verser ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Chère petite ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
C'est bon d'être heureuse !... (Acte 1, scène 5, FRANCE)
Oui, c'est bon d'être heureuse, surtout quand on l'est par le coeur et par le souvenir !... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Eh bien es-tu contente, Jeannette ? (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Tu ne dis rien. (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Moi, Madame ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Si je ne dis rien, voyez-vous, c'est que j'en aurais trop à dire et que ne saurais pas m'en tirer. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
- Mais mon avis est que cette enfant-là c'est le bon Dieu qui nous l'envoie ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Et Noël qui nous l'apporte ! (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)
Sûrement ! (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Quand les cloches sonnent, voyez-vous, c'est que la besogne de l'année est finie ; et il remonte vite, là-haut, raconter aux anges tous les bonheurs qu'il a faits. (Acte 1, scène 5, JEANNETTE)
Et toutes les dettes de coeur qu'il nous a donné la joie de payer !... (Acte 1, scène 5, MADAME DE LUCENAY)

GUIGNOL ET LA CABARETIÃˆRE (1894)

J'ai soif... (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Il fait une chaleur terrible aujourd'hui ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Tiens, c'est vous, Monsieur_Guignol ? (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Eh ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Oui,... c'est moi, mère_Michel. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ça va bien ce matin ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Mais pas mal... je vous remercie. (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Allons ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Tant mieux, tant mieux. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Dites donc... (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Vous allez me servir quelque chose. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Vous servir à boire ? (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
À boire, comme vous le dites si élégamment. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Votre servante, Monsieur_Guignol. (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Vous refusez ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Absolument. (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Ça n'est pas possible. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ça n'est pas possible... mais ça est. (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Et pour quelles raisons, s'il vous plaît ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Oh !... (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Une seule... et suffisante... (Acte 1, scène 1, LA CABARETI?RE)
Payez-moi d'abord ce que vous me devez... et puis après nous verrons. (Acte 1, scène 1, LA CABARETI?RE)
Je vous dois quelque chose ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Vous l'avez oublié ? (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Non. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Alors vous voulez que je vous paie ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Payez... et je vous servirai. (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Voila ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Au secours! (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Un_franc, deux_francs, trois_francs, quatre_francs, cinq, six, sept, huit... (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ça fait-il votre compte ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Et cinquante_centimes. (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Voilà... (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Et maintenant vous êtes payée. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LA CABARETIÈRE)
Gueux ! (Acte 1, scène 1, LA CABARETI?RE)
Bandit!... (Acte 1, scène 1, LA CABARETI?RE)
Je vais aller chercher la police. (Acte 1, scène 1, LA CABARETI?RE)
Allez chercher qui vous voudrez. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Et elle court... et elle court. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Va donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais va donc I (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Si du moins elle avait laissé la porte de son cabaret ouverte, j'en aurais profilé... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Fermée !... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
La vieille méfiante ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est vrai que j'ai cogné un peu... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais enfin c'est sa faute. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
- Est-ce qu'on réclame une d'elle ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
- Ça ne se fait pas entre gens du monde. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Quand votre créancier l'oublie, il ne faut pas l'en faire souvenir. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Surtout quand il ne la nie pas. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Le gendarme avec la mère Michel. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Où me cacher ?... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Dans les branches de cet arbre. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Oui, mon bon gendarme, il m'a frappée ; il m'a tuée ; je suis morte. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Aussi je veux qu'on l'arrête, qu'on le charge déchaînes, qu'on le conduise en prison. Puis on le pendra à une bonne potence, bien solide. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Ça ne va pas être long, vous allez voir. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Où est-il ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Montrez-le moi ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Je l'arrête, je le conduis chez le commissaire, on le juge, on le condamne,et on le pend subito. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Imbécile ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Pourquoi m'appelez-vous imbécile ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Moi. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Seigneur_Dieu ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Si c'est possible! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
J'ai bien entendu. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
- Et faudrait pas recommencer ; sans ça je vous arrête aussi. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
- J'arrête tout le monde. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
- Un gendarme, vous savez, c'est sacré. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
- Il peut faire des bêtises - mais c'est jamais un imbécile. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Mais... (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Suffit ! (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Je n'ai... (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Rrrr ! (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Laissez-moi au moins... (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Vieille marmite ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Quoi ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Vieille marmite ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
C'est dur. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Vieille marmite ! (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Qui ça, vieille marmite ? - (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Où ça ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Est-ce encore quelqu'un qu'il faut arrêter ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Non. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Et d'ailleurs je ne vous en veux pas. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
De quoi ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Rien. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Parlons plutôt de mon voleur. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Elle est folle, la vieille. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Si je n'avais pas besoin de lui, je lui aurais déjà rompu mon balai sur le dos. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Et quand allez-vous l'arrêter ce scélérat ? (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Mais tout de suite. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Où est-il ? (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Il était là, il n'y a qu'un instant. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Je vais me mettre à sa recherche. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
- Vous, pendant ce temps, allez-vous en chez le juge ; vous l'amènerez ici. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Guignol sera enchaîné, ligoté, ficelé comme un simple saucisson. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
J'y cours, monsieur_le_gendarme, mon cher monsieur_le_gendarme. (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
C'est bien. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Un mot, madame_Michel. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Laissez-moi donc la clef de votre maison. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
La clef ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Laissez-en la porte ouverte, si vous préférez, pour que je puisse de temps en temps aller me recueillir près d'un bon verre_de_vin. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Si je ne tenais pas tant à ce que tu attrapes le scélérat qui m'a rouée de coups, tu verrais comment je te l'ouvrirais, ma porte. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Je le connais ton recueillement. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
11 va me coûter quelques bouteilles. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
V'là ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
C'est fait. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Faitement. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
- Et maintenant à droite, en avant : arrrche ! (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Accélérez le mouvement et pressez vous. (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Voilà ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Voilà ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Et revenez vite ! (Acte 1, scène 3, LE GENDARME)
Le plus vite possible : (Acte 1, scène 3, LA CABARETIÈRE)
Moins je reste, moins il boira. (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Voilà ! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Voilà! (Acte 1, scène 3, LA CABARETI?RE)
Bouteille jolie, v.1 (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Chante-nous v.2 (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Tes jolis glous-glous, v.3 (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Ma mie. v.4 (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Et maintenant je vais tranquillement attendre que mon prisonnier arrive. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
- C'est le seul moyen de faire de bonnes et solides arrestations. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Pourquoi m'en irais-je courir, me fatiguer, sans savoir où prendre, ni où trouver mon homme ? (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
J'aime bien mieux qu'il vienne de lui-même me tendre ses mains pour les lui enchaîner. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
- En attendant je vais chercher par là-bas une bonne bouteille de vin - derrière les fagots : je connais le coin. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Ça m'inspirera !... (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Il y va - il va boire - le sans-coeur. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
- Et il ne m'invite pas - un gendarme et un prisonnier cependant ça doit aller ensemble. - J'irais bien m'inviter moi-même, mais la potence - Brr ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
- Boire - je veux bien - mais être pendu - pas si bête. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Si pourtant je pouvais ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Il vient. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
- Cachons-nous encore. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Ça va bien, ça va mieux, ça va même très bien. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Je me sens tout ragaillardi. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Maintenant Guignol n'a qu'à paraître, et vous allez voir. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Bonjour, gendarme. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Guignol ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Tu étais là ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Mais oui - je vous admire depuis quelques instants. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu sais pourquoi je suis ici ? (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Pour m'arrêter. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Faitement. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Aussi tu n'as qu'à descendre, - je vais te ficeler. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Une - deux. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Ce ne sera pas long. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Une - deux. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
- Il faudra voir! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Allons ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Descends ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
S'il vous plaît ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ne te fais pas prier - j'ai là une bonne petite corde. - (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Le juge va venir, - et tu étrenneras une bonne petite potence toute neuve. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Voyez-vous ça. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Tu me feras plaisir ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Vous êtes bien bon. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Alors approchez-vous pour me donner la main. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Voila ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Plus près. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Voilà ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Bien. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
- Maintenant dressez-vous un peu - baissez la tête, tendez votre dos... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
- Vous me ferez la courte échelle. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Faitement. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Quand je vous le disais : les prisonniers, ce sont des anges. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
- Ils viennent se faire arrêter tout seuls. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Y êtes-vous ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Oui. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Et surtout ne bougez pas. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je ne bouge pas. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Une - deux. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Ça n'est pas de jeu, et si je t'attrape... (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Coucou ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Le voilà ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Descends, ou tu vas voir ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Kss... Kss... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Si je n'avais pas mes bottes ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Et il a des boites, v.5 (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Il a des bottes, Bastien. v.6 (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Oui, mais tu as tes bottes. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
La moutarde me monte au nez. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Prenez garde, vous allez éternuer. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Et il rit encore le sans-coeur ! (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Je te crois. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je vais me cacher. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Il ne me verra pas ; il se croira seul et il descendra. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
Personne ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Serait-il parti.... et en laissant la porte du cabaret ouverte ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Voyons un peu. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ah ! ah ! ah ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Mon petit Guignol, ouvre-moi, je t'en prie. (Acte 1, scène 6, LE GENDARME)
La la la la. v.7 (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Bonsoir. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
- Amusez-vous bien. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
- Et maintenant allons vitement boire un verre. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Mais non ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
- Prenons bien garde. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Voici le juge et la mère_Michel. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ne nous laissons pas surprendre. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Soyez tranquille, mère_Michel. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Dans un petit quart d'heure tout va être terminé : je place la potence, je lui lis quelques mots latins ; - le gendarme lui passe la corde au cou. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
À la potence ? (Acte 1, scène 7, LA CABARETIÈRE)
Non, à Guignol. Puis une fois bien placée, bien clouée, bien arrangée... (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Qui ? (Acte 1, scène 7, LA CABARETIÈRE)
Guignol. (Acte 1, scène 7, LA CABARETI?RE)
Non - la potence. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
- Vous ne comprenez donc rien ? - (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Ça n'entre donc pas ? (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Entrez ! (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Je me suis cogné contre l'arbre. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Je comprends, très bien, très bien, monsieur_le_juge. Vous avez des arguments qui frappent fort. (Acte 1, scène 7, LA CABARETIÈRE)
Ce sont les meilleurs. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Sapristi, que je me suis donc cogné fort moi aussi. - (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Voyons, ce n'est pas le tout. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Voici la potence : je la plante. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Voici la corde. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
- Maintenant amenez-moi mon gendarme et votre voleur. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
- Moi je vais ouvrir mon code pour le condamner avec tout le cérémonial obligatoire en pareil cas. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Sans le code, voyez vous, pas de jugement. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
C'est comme nous : sans robe et sans bonnet carré, pas de juge. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
- Eh bien ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Vous restez là à me regarder. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
- Cherchez-moi donc tout mon monde. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
M'auriez-vous dérangé pour rien, nom d'un pantin ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Crétin ! (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Il y a de l'écho, ici. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Répondez, cabaretière... Mais doucement. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
J'ai laissé, ici, le gendarme à la recherche de Guignol. (Acte 1, scène 7, LA CABARETIÈRE)
Il cherchait Guignol. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Alors, soyez tranquille, il ne reviendra que lorsqu'il l'aura trouvé. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Nous ne sommes pas pressés. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Et puis nous sommes sûrs de notre affaire. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Mon gendarme est un dur à cuire - duribus cuiribus, - comme dit le code - jamais un prisonnier ne s'échappe de ses mains. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Prisonnierus, prisonnhrum, comme dit le même code. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Saluez. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Que c'est beau les savants ! (Acte 1, scène 7, LA CABARETIÈRE)
C'est égal, il me tarde bien de le voir arrêté ce bandit. (Acte 1, scène 7, LA CABARETI?RE)
Ainsi, je vais le voir se balancer au bout de cette corde. Ça doit gêner sur le moment ! (Acte 1, scène 7, LA CABARETI?RE)
Tu vas voir si cela va me gêner. (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Vous n'avez jamais vu pendre ? (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Jamais. (Acte 1, scène 7, LA CABARETIÈRE)
Tenez, on passe la corde au cou comme ceci. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Il n'y a pas de danger - voyez, le noeud est coulant, j'y passe ma tête, passez-y la vôtre. (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Puis on tire... et... (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
À deux_sous, les polichinelles ! (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Au secours ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE, LA CABARETIÈRE)
Au secours ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE, LA CABARETI?RE)
Tu peux crier, on ne viendra pas. (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Gendarme ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Gendarme ! (Acte 1, scène 7, LE JUGE)
Qui m'appelle ? (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Ciel ! (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Le juge et la mère Michel pendus ! (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Qu'est-ce que vous faites-là ? (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Ils prennent le frais. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Viens nous détacher ! (Acte 1, scène 8, LE JUGE)
Je ne peux pas, je suis enfermé. (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Faut-il tirer le cordon ? (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Bandit ! (Acte 1, scène 8, LA CABARETIÈRE)
Ah ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Pas de gros mots ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Soyons polis, ou je cogne. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Qu'est-ce que je vous dois ? (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Huit_francs_cinquante_centimes. (Acte 1, scène 8, LA CABARETIÈRE)
En êtes-vous sûr ? (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Non ! (Acte 1, scène 8, LA CABARETIÈRE)
Non ! (Acte 1, scène 8, LA CABARETI?RE)
Non ! (Acte 1, scène 8, LA CABARETI?RE)
Tu ne me dois rien, plus rien, je te fais crédit. (Acte 1, scène 8, LA CABARETI?RE)
Mais lâche la corde. (Acte 1, scène 8, LA CABARETI?RE)
Et vous, monsieur_le_juge, mon bon juge ? (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Moi, je te ferai pendre. Pendere ! (Acte 1, scène 8, LE JUGE)
Eh ! (Acte 1, scène 8, LA CABARETIÈRE)
Laissez là votre Chinois, puisque je ne peux plus me faire payer. (Acte 1, scène 8, LA CABARETI?RE)
Tu me feras pendre, mon bon juge ? (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Haut et court. (Acte 1, scène 8, LE JUGE)
Hautus, courlus. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Haulum, courtum. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Non ! non, grâce ! il ne te sera rien foi'.. (Acte 1, scène 8, LE JUGE)
Vous le jurez? (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Je le jure. (Acte 1, scène 8, LE JUGE)
En latin. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Juro. (Acte 1, scène 8, LE JUGE)
Bravo ! Et maintenant je vais ouvrir au gendarme. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Encore plus bravo ! (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Et maintenant, pour prix de notre peine, la mère Michel va nous servir un joli dîner. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Le juge le paiera. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Le gendarme coupera le bois et soufflera le feu. La mère_Michel mettra le couvert. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Et toi ? (Acte 1, scène 8, LE GENDARME)
Moi je mangerai ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ainsi finit la comédie ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)

UN BON PLACEMENT (1888)

Et tout cet argent est pour moi, marraine ? (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Oui, mon enfant. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je peux en faire ce que je voudrai ? (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Tu peux t'en servir à ta guise. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Tu es entièrement libre. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Te voilà grande d'ailleurs, et je ne doute point que tu n'en fasses un bon et digne usage. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Comme vous êtes bonne ! (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Et que je vous aime ! (Acte 1, scène 1, BERTHE)
C'est bon, petite flatteuse que vous êtes ; m'est avis que vous m'aimez aujourd'hui davantage !... (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Si on peut dire... (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Méchante marraine !... (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Non... (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Mets que je n'ai rien dit. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Va, sois sans crainte. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je sais tout ce qu'il y a de bien et de bon là-dedans. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je sais même les petits défauts qui s'y glissent parfois. - (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Tu sais, mignonne, que les vieilles gens sont un peu sorciers ; mais, dans la vie, vois-tu, la meilleure manière d'être heureux et de rendre heureux ceux qui nous aiment, c'est de n'écouter jamais sa tête et d'écouter toujours son coeur. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Ainsi, mon enfant, j'aurais pu l'offrir un autre cadeau, un collier, un bracelet, une robe ! (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Mais j'ai préféré te laisser libre dans ton choix ; je veux savoir comment tu emploieras ton premier argent. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je veux connaître le placement que tu en feras ! (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Et pourquoi, marraine ? (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Ceci, c'est mon secret, fillette ; et vous ne m'en voudrez pas de ne point encore vous le dire. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je peux donc, avec cet argent, acheter beaucoup de choses ? (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Tu peux acheter tout ce que tu voudras. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Te voilà riche maintenant. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Ce sera difficile !... (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Quoi donc ? (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Le choix à faire ! (Acte 1, scène 1, BERTHE)
On désire tant de choses ! (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Dame ! (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Ceci te regarde ; mais n'oublie pas que tes amies doivent venir te voir à l'occasion de ta fête. Dans ta joie, tu as tout oublié : même de leur faire préparer la collation dont tu me parlais hier encore. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
T'en souviens-tu ? (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Tu voulais descendre toi-même à la cuisine et leur confectionner, de tes propres mains, le fameux gâteau qu'on t'a appris à faire au couvent. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
C'est vrai, marraine,... et je vais.... (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Non, - reste là. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je vais donner moi-même les ordres nécessaires. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Tu as d'ailleurs ta toilette à terminer, car l'heure presse et le temps marche. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Tu sonneras dès que tu voudras être coiffée. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Je veux que tu sois belle, très belle : la coquetterie est de ton âge, et ce n'est point un bien gros défaut. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
Monsieur l'abbé_de_Chenoncey nous disait toujours en riant que la coquetterie était le seul défaut sur lequel le bon Dieu fermait parfois les yeux. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
À tout à l'heure, ma chère enfant. (Acte 1, scène 1, LA MARQUISE)
À tout à l'heure, ma bonne marraine. (Acte 1, scène 1, BERTHE)
Une, deux, trois, quatre, cinq ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Cinq pièces d'or, et toutes neuves encore ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Brillent-elles ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
On dirait des petits soleils. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
- Et dire qu'avec ceci, je peux avoir tant de choses ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Voyons, que puis-je bien choisir ?... (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Des bijoux ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Un collier de belles perles blanches, comme celui de Marie_de_Sofanges ? (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Cela fait bien autour du cou, et j'ai entendu toutes mes amies en désirer un semblable. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Pourtant un bracelet, c'est gentil aussi ; un bracelet d'or, avec un joli fermoir émaillé ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Et une robe, une superbe robe de soie, à grands ramages, comme ma cousine de Puymarin : ce n'est pas à dédaigner non plus. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Je me rappelle, lorsqu'elle est entrée dans le salon : tout le monde l'a complimentée sur sa toilette. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Et de fait, sa robe était exquise. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
- Ah ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Qu'il est donc difficile de choisir ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Tout vous plait, et on craint toujours que ce soit justement ce qu'on laisse qui vous plaise le plus ; prête à se décider, on regrette déjà... (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Mais j'y pense! SI j'offrais un bal à mes amies ? (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Cela se fait, maintenant, et le plaisir serait pour toutes. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Oui, mais pour moi, que m'en resterait-il ? (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Et puis, des bals, on en donne partout ; et je me trompe encore quelquefois dans le menuet, au moment de la révérence. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
- Il faut pourtant que je me décide. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Je n'aurais jamais cru que cela fût si embarrassant ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Tiens ! (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Qui vient là ? (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Sans doute la femme de chambre que ma marraine m'envoie... (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Entrez. (Acte 1, scène 2, BERTHE)
Entrez donc !... (Acte 1, scène 2, BERTHE)
C'est vous, Marton ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Non, Mademoiselle. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Ce n'est pas Marton, c'est moi. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Qui donc ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
C'est toi, Lucette ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Moi-même, Mademoiselle, pour vous servir. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
J'apporte ce panier de fruits pour Madame_la_Marqulse, et comme la mère m'avait bien recommandé de le remettre moi-même, j'ai demandé, à l'office, où était Madame. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
On m'a dit qu'elle était avec vous. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Alors, sans façon, je suis venue, j'ai frappé, et me voilà. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et qu'est-ce que tu apportes ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
De belles pêches, les premières, Mademoiselle_Berthe ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Dès que la mère les a vues mûres à point, vitement elle est allée les cueillir : « elles seront pour madame et pour mademoiselle, a-t-elle dit. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Elle m'a donc préparé mon panier, et je me suis aussitôt mise en route. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
N'est-ce pas qu'elles sont belles ? (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Superbes ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Et veloutées donc ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et roses ! et vermeilles ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
- Par instant on les dirait dorées. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
C'est gentil d'avoir pensé à nous ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Daniel c'est tout naturel quand on a de bons maîtres. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
On n'est jamais plus content et plus heureux que lorsqu'on peut les remercier et leur prouver un peu sa reconnaissance. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tu es une brave fille, Lucette. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Je fais mon possible pour cela. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et maintenant, Mademoiselle_Berthe, que je vous ai vue, dites-moi où je pourrai trouver madame la marquise, pour que, après lui avoir fait mes compliments, je puisse aussitôt m'en retourner à la ferme. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tu es donc bien pressée ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Oui, mademoiselle. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
On t'attend chez toi ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Non, pas chez moi, mais chez la mère Renaude, cette pauvre chère femme, dont vous devez vous souvenir. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Attends donc ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
N'est-ce pas cette petite vieille qui nous racontait toujours de si belles histoires ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Parfaitement, Mademoiselle. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
C'est qu'elle en savait toujours ; et toujours de plus belles et de plus nouvelles. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
On ne se lassait pas de l'entendre. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Elle parlait, ma foi, presque aussi bien que notre curé. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Vraiment ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
D'ailleurs, on raconte dans le village, que la Renaude n'a pas toujours été la pauvre femme qu'on connaît. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Les vieux disent qu'elle a été presque riche autrefois ; elle avait été élevée, paraît-il, avec la fille d'une grande dame, qui l'avait prise en affection et voulait la garder auprès d'elle. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Mais voilà que malheureusement la grande dame mourut, et sa fille fut emmenée très loin par des parents inconnus. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et la Renaude resta toute seule auprès de sa mère, avec une petite somme que sa protectrice lui avait laissée en mourant. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Mais des maladies survinrent, puis des pertes, si bien qu'un beau jour la_Renaude n'eut plus rien et dut se mettre à l'ouvrage pour vivre; elle s'y mit le plus bravement possible, luttant de toutes ses forces, et avec cela toujours bonne, ne se plaignant jamais, rendant service à tous, aux grands comme aux petits, et aimée aussi de tout le monde. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
- Vous souvenez-vous quelle joie, lorsqu'elle entrait dans la ferme ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tous les enfants couraient à elle pour l'embrasser. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Hélas ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
La pauvre chère femme ne racontera plus de longtemps ses belles histoires aux petits. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et pourquoi ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Que lui est-il donc arrivé ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
La maladie, Mademoiselle, une affreuse maladie qui l'a prise un matin, il y a quinze jours, et l'a couchée dans son lit. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Elle ne peut plus bouger ni bras ni jambes, et la pauvre vieille femme se lamente, ne sachant pas si elle aura du pain à manger le lendemain. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et c'est affreux, Mademoiselle, la misère, à cet âge ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tant qu'on est bien portant, cela va encore, mais quand la maladie arrive et vous cloue sur un lit, toute seule dans une grande pièce nue, sans feu, avec la huche vide, alors c'est terrible ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Je sais bien que chez les voisins, chacun s'est empressé de lui venir en aide ; mais quand on a peu, l'aide que l'on apporte est bien peu de chose. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Pauvre femme ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Et ce n'est pas tout, allez. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
- Voilà que maintenant, elle ne peut plus payer son loyer. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Les hommes de loi sont venus, de vilains hommes, habillés tout de noir ; et il parait qu'il faudra qu'elle s'en aille. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Comment ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Oui, Mademoiselle. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Même malade, il faudra qu'elle abandonne sa maison. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et cet abandon-là fera plus que la maladie : cela la tuera. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Je le sais bien, moi, qui l'entends souvent parler. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Hier encore, elle disait qu'elle ne pourrait se résoudre à quitter cette maison où elle avait si longtemps vécu. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Les vieilles gens s'attachent aux choses qui les entourent. Elle regardait un à un ses pauvres meubles ; elle leur parlait ni plus ni moins, voyez-vous, qu'à des personnes naturelles. Et elle pleurait, fallait la voir ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et c'est bien triste, allez, des larmes de vieille femme ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Ça fendait le coeur. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et tenez, v'là que vous pleurez, vous aussi ; vous voyez bien ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tu as raison, Lucette. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
À cet âge, être si malheureux, c'est bien triste ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Aussi vais-je vous quitter bien vite et retrouver cette pauvre chère femme, car notre aide, à tous, est maintenant sa seule consolation. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Cela lui prouve au moins qu'on ne l'oublie pas. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et que faudrait-il pour la sauver ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Ce que nous n'avons, ni les unes ni les autres : de l'argent. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tiens, prends ceci. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
De l'or ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Oui. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
On ne voudra pas les meubles de la_mère_Renaude! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
On ne la chassera pas de sa maison ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Et moi... (Acte 1, scène 3, BERTHE)
J'en serai quitte pour mettre une vieille robe. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
D'autant que je ne savais qu'acheter ; me voilà fixée maintenant. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Mais, Mademoiselle_Berthe... (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Prends donc, te dis-je ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Que crains-tu ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Cet argent est à moi, bien à moi ; j'en peux disposer à mon gré. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Ma chère marraine me l'avait donné pour ma fête. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Mais prends vite, te dis-je, puisque le temps presse et que la mère Renaude attend. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Que vous êtes bonne, Mademoiselle_Berthe. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Va-t-elle être heureuse, la pauvre chère femme ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Elle ne pleurera plus. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
C'est bon, n'est-ce pas, de faire des heureux ?... (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Oui. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Et maintenant, dites-moi bien vite où je trouverai Madame_la_Marquise. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Mais, au grand salon, probablement. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Adresse-toi à Marton ; elle t'accompagnera, et la préviendra, s'il y a déjà du monde. (Acte 1, scène 3, BERTHE)
C'est cela. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Mais auparavant, Mademoiselle_Berthe, je voudrais vous demander une chose. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Quoi donc ? (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Et je n'ose pas. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Demande toujours ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Vous ne m'en voudrez pas au moins ? (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Es-tu drôle ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Mademoiselle_Berthe, si c'était un effet de votre bonté, si cela ne vous faisait point trop de peine, dites, voulez-vous que je vous embrasse ? (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Tiens ! (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Merci, Mademoiselle. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et soyez tranquille, ce baiser-là, je le rapporterai à la mère Renaude, qui serait bien heureuse d'en faire autant. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Maintenant, au revoir, je me sauve ! (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Et ne perds pas l'argent !... (Acte 1, scène 3, BERTHE)
Soyez tranquille. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Je me perdrai plutôt moi-même. (Acte 1, scène 3, LUCETTE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Vrai, je ne regrette rien. (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Pauvre femme ! (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Cet argent la sauve... (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Et moi, que m'eût il donné ? (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Une parure... (Acte 1, scène 4, BERTHE)
La joie d'une heure, - et à elle, ses larmes auraient coulé toujours !... (Acte 1, scène 4, BERTHE)
D'ailleurs, je n'aurais su que choisir. (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Je n'ai plus à chercher à présent. (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Tout ce que je demande c'est que marraine n'en sache rien. (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Bah ! (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Elle ne s'en apercevra pas ; si elle m'interroge, je répondrai que je n'ai rien décidé encore. (Acte 1, scène 4, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
C'est vous, marraine. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Comment? Pas encore à notre toilette ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Ah ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Berthe, ma mignonne, à quoi pensiez-vous donc ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Mais à rien, Marraine, j'étais là ; j'attendais... (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Tu cherchais peut-être encore l'objet à choisir ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Oui, c'est cela, Marraine, je cherchais. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Moi, je vais peut-être t'aider. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Comment ? (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Regarde. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Le beau collier! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
N'est-ce pas ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Les perles en sont superbes. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
C'est Maître_Benoît, notre orfèvre, qui me le fait tenir pour voir s'il me plairait. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Mais, trop jeune pour moi, je crois qu'il te siérait à merveille. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Qu'en dis-tu ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Moi ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Mais... je ne sais pas. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Comment, tu ne sais pas ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Mais qu'est-ce que tu as donc, mon enfant ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Tu me sembles embarrassée !... (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Moi... (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Non... (Acte 1, scène 5, BERTHE)
J'admire, au contraire, ce collier ; je le trouve merveilleux. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Prends-le alors ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Que je le prenne... (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Mais oui. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Vraiment vous me semblez, Berthe, ma mie, courir après d'invisibles papillons. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Êtes-vous bien certaine d'être là, auprès de moi, avec un écrin dans la main ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Ma bonne marraine ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Mais j'y pense... (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Je devine ce qui te trotte par la tête, mon enfant. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Tu crains que le collier ne soit trop cher. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Rassure-toi ; s'il manque quelque chose dans ta bourse, nous la compléterons. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Merci, mais vrai, je ne peux pas. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Comment tu ne peux pas ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Il ne me plaît pas. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Ce collier ne te plaît pas ? (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Non. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Vous êtes difficile, Berthe ! (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Vous êtes fâchée, Marraine ? (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Non. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
J'avoue pourtant qu'il m'eût été agréable de vous en voir parée, ce soir. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Vous voyez bien que vous êtes fâchée, puisque vous ne me tutoyez plus ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Je vais donc renvoyer le collier à Maître_Benoît. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Oui. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Si tu préférais autre chose... (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Non. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Décidément, ma petite, vous êtes par trop difficile, et c'est un vrai défaut que cette coquetterie-là. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
Il était bien joli pourtant ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Eh bien non ! (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Je ne le regrette pas... (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Si c'était à refaire, je recommencerais. (Acte 1, scène 5, BERTHE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Vous voilà, Madame_la_marquise ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Je vous demande bien pardon d'entrer ainsi sans frapper. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Mais je ne voulais pas partir sans vous avoir fait ma révérence. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
La mère et le père m'auraient trop grondée, quand j'aurais été de retour à la maison. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
C'est donc toi qui me demandais tout à l'heure... (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Moi-même, avec votre permission, Madame_la_Marquise. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
J'avais déjà vu Mademoiselle_Berthe. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Oui, Madame, j'avais un panier de pêches à vous remettre ; je l'ai déposé à l'office. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Et maintenant que voilà ma commission faite, et mes salutations aussi, si vous voulez bien me le permettre, je vais m'en retourner chez nous. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Et tout le monde se porte bien, là-bas ? (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Vous êtes bien bonne, Madame la_Marquise ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Tout le monde va bien. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Il n'y a que la pauvre mère Renaude, notre voisine..., vous savez bien, cette vieille femme, qui habitait cette petite maison, à l'entrée même du village... (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Oui, j'ai raconté tout cela à Mademoiselle_Berthe. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
On allait la chasser de sa maison, cette brave femme ; on allait vendre ses meubles et la jeter dans la rue, malade, sans un morceau de pain, et sans un coin pour reposer sa tête ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Heureusement que la voilà sauvée maintenant. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Sauvée ? (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Oui, c'est pour cela que j'ai hâte d'arriver et de lui annoncer cette bonne nouvelle. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Va-t-elle être contente, la pauvre vieille ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Pour sûr qu'elle croira que vous êtes un ange du bon Dieu, mademoiselle Berthe ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Que veux-tu dite ? (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Rien, marraine ; c'est Lucette qui se trompe. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Que je me trompe ? (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Qu'elle ne croira pas ça ? (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Vous ne la connaissez pas, allez ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Mais soir et matin, elle priera pour vous, et nous tous aussi, qui vous aimions tant déjà. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Explique-toi mieux, je ne comprends pas. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Lucette ! (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Qu'y a-t-il ? (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Tu crains qu'elle ne parle! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
C'est donc mal ce que j'ai dit là? (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Non, mon enfant, et je désire tout savoir. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
D'autant, Madame_la_marquise, que je le dirai à tout le monde, là-bas. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Le bien qu'on nous fait voyez-vous, nous ne pouvons jamais trop nous en souvenir. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Tenez ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Voilà ce que m'a donné Mademoiselle_Berthe, quand je lui ai parlé de la mère_Renaude : tout cet argent. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Je ne le voulais pas ; mais elle a exigé que je le prenne, - et je l'ai pris. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Je comprends tout. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Est-ce vrai, Berthe, tout cela ? (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Oui, marraine. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Vous m'ayez dit que je pouvais, à mon gré, disposer de l'argent que vous m'avez donné. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Je connaissais cette pauvre femme dont Lucette me racontait l'affreuse misère. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Alors, je lui ai tout donné. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Ne m'en veuillez pas, ma bonne et chère marraine, je n'ai besoin de rien; je me passerai de collier et de bracelet ; je ne vous demande qu'une chose, c'est de ne pas m'en vouloir et de ne pas me gronder. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Toi ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Embrasse-moi ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Marraine ! (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Chère enfant ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Brave petit coeur ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Vous ne m'en voulez plus, alors ? (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Je t'en aimerais mille fois davantage, si c'était possible ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Et toi, Lucette, tu peux dire à cette pauvre femme d'être sans inquiétude... (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Si toutefois Berthe veut bien me mettre de moitié dans sa bonne oeuvre. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Ah ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Madame, vous êtes bonne comme du bon pain ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Merci, Lucette. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Merci, marraine. (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Oh ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Avec toi, je n'en ai pas fini. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Cette fois-ci, je m'en vais. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Je suis déjà en retard ; mais je marcherai plus vite, voilà tout. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Une bonne nouvelle à porter, cela vous donne des ailes ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Au revoir, Madame_la_Marquise ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Au revoir, Mademoiselle_Berthe. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Au revoir, Lucette! (Acte 1, scène 6, BERTHE)
Et reviens, demain, nous donner des nouvelles de notre protégée. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Peut-être aurai-je quelque chose à te donner ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
À moi ? (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Oui, à toi. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
On gagne toujours à faire le bien. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Ce n'est pourtant pas difficile. (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Non. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Il s'agit seulement d'avoir du coeur ! (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Au revoir, Lucette. (Acte 1, scène 6, LA MARQUISE)
Votre servante, Madame et Mademoiselle ! (Acte 1, scène 6, LUCETTE)
Et maintenant, Marraine, si vous le permettez, je vais me hâter de terminer ma toilette. (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Mes amies peuvent arriver, et je voudrais être prête pour les recevoir. (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Et que vas-tu mettre ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Ma belle robe à panier. (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Et ceci que tu oublies ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Moi ? (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Ton collier ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Mais... (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Tu as donné ton argent à Lucette ; je te donne, moi, le collier. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Je t'avais bien dit que je voulais me mettre de moitié dans ta bonne oeuvre. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Marraine. (Acte 1, scène 7, BERTHE)
À moins qu'il ne te plaise plus !... (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Si. (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Alors, prends-le vite. Crois-tu que j'aurais laissé emporter par Lucette ta petite bourse, sans cela ! (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Je peux donc... (Acte 1, scène 7, BERTHE)
Mais Oui. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Et va bien vite t'en parer. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Il te rappellera la bonne action que tu as faite. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Et n'oublie jamais ceci, mon enfant : c'est que Dieu n'a donné la richesse aux uns que pour leur permettre d'aider les autres, et que faire le bien est encore le meilleur et le plus sûr des placements. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
Va. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)

LES DEUX PIGEONNES (1888)

Là... (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Voilà que ça flambe ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
C'est bon le feu ; surtout quand il fait froid dehors et que le vent souffle ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Il n'y a pas à dire c'est l'hiver. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Les hirondelles ont toutes quitté leurs nids ; les dernières s'en sont allées hier, au coucher du soleil ; elles ont longuement battu des ailes comme pour nous dire adieu ; puis elles ont pris leur vol ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Elles ne reviendront qu'avec les aubépines blanches ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Si je travaillais un peu, avant le dîner : il est à peine cinq heures, j'ai du temps devant moi... (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Claude ne rentrera pas avant huit heures. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Voyons ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Je ne peux pas rester inoccupée. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
C'est surtout quand l'hiver arrive que le souvenir de Thérèse me revient. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Pauvre petite cousine ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Qu'est elle devenue ? (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Depuis dix ans je n'en ai plus eu de nouvelles. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Et nous nous aimions tant, Thérèse et moi ; orphelines toutes les deux, recueillies par notre tante, le malheur qui nous avait réunies n'avait fait que lier davantage nos coeurs. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Si longtemps nous avions vécu ensemble, partageant nos douleurs et nos joies ; et si souvent nous nous étions juré de ne pas nous quitter ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Ne pars pas, lui disais-je ; mais elle n'entendait rien ; elle m'embrassait,assurant que c'était pour son bonheur qu'elle s'en allait, qu'elle reviendrait riche et qu'elle me ferait heureuse. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Et puis je crois aussi que le désir de voir et d'apprendre l'entraînait. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Ce n'était pas qu'elle eût méchant coeur ; au contraire. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
- Mais la tête était folle.J'eus beau dire, j'eus beau faire, elle partit. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Une année durant je reçus de ses nouvelles, en cachette ; car ma tante ne voulait même pas qu'on prononçât son nom. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Puis un jour les lettres s'arrêtèrent ; j'écrivis, rien. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Et dix ans ont passé depuis. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Qu'est elle devenue ? (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Elle a peut-être oublié ses premières amitiés comme elle a oublié son premier nid. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Les hirondelles quittent aussi leur nid, mais elles y reviennent chaque année. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Pourquoi n'a-t-elle pas fait comme elles ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Pauvre Thérèse ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Pourvu qu'elle soit heureuse ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Tiens, on dirait qu'on frappe. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Serait-ce déjà mon mari ? (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Non. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Quelque voyageur sans doute. (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Une femme ! (Acte 1, scène 1, JEANNETTE)
Que demandez-vous, Madame ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Un coin, pour reposer ma tête ; puis à manger, si cela est possible. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Entrez ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
- Rien n'est plus facile. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
C'est que ma bourse est petite, pauvre même, devrais-je dire et je ne sais... (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Entrez d'abord. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Nous compterons après ; nous serons toujours d'accord, croyez-le bien. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Merci. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
D'ailleurs, vous avez dû lire l'enseigne de l'auberge : « Au_bon_Samaritain ! » (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Titre oblige, et ce n'est pas nous qui le ferons mentir. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
- Mais asseyez-vous ; vous me semblez bien lasse. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
C'est que je marche depuis ce matin. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Je comprends alors. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Approchez-vous du feu... (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Plus près encore. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Le feu ne coûte rien : il est à tous. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Vous êtes bien bonne ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Il fait froid, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Oui. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Le vent est glacé ; j'étais obligée par instant de m'arrêter pour souffler dans mes doigts ; j'avais besoin de les réchauffer. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Dame ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
C'est le vent froid d'automne ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
C'est le commencement de l'hiver. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Sous les toits, tous les nids d'hirondelles sont vides ; et il ne reste pas une feuille verte sur les arbres. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et c'est triste l'hiver !... (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
N'est-ce pas? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et d'où venez-vous ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
De bien loin ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Et où allez-vous ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Pardon, je suis peut-être indiscrète ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Non. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
- Je me rends à Bellefontaine. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Tiens ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ce n'est pas loin d'ici, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Non ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
- Deux heures pourtant. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
On n'a qu'à suivre la grande route. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Vous y arrivez tout droit. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Vous connaissez le village ? (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Je crois bien : j'y suis née. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Je ne l'ai quitté que pour me marier, voilà tantôt deux ans et venir habiter avec mon mari cette auberge_du_bon_Samaritain. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Une auberge ou sauf les jours de marché, les voyageurs sont rares. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Mais pardon, je bavarde là, et j'oublie que si vous aviez froid, vous aviez faim aussi. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je m'en vais vous préparer à manger là sur le coin de la table ; puis si vous êtes par trop lasse, je vous montrerai votre chambre et vous y pourrez dormir tout a votre aise. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Le coq ne vous réveillera pas ; nous l'ayons mangé, l'autre jour ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je n'ose plus maintenant interroger cette femme ; peut-être m'a-t-elle connue autrefois ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Et je ne veux être reconnue par personne avant d'avoir retrouvé celle que je cherche, si toutefois elle est encore là ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Et vous connaissez du monde à Bellefontaine ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Non ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Mais on m'a dit que demain avait lieu la grande Kermesse annuelle. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Et je vais tâcher d'y gagner un peu d'argent. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Avec ceci. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Vous chantez ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Il faut bien vivre ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Il n'y a pas de sot métier, pourvu qu'on pratique honnêtement celui qu'on a choisi. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Quoique, soit dit sans vous blesser, celui-ci ne soit peut-être pas des plus agréables et des plus lucratifs. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh non ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Allez ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
J'en ai connu des heures tristes, et des jours sans pain. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Pauvre femme ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Mais pourquoi n'en changez-vous pas ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je n'en connais pas d'autres. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Et maintenant mangez sans crainte, à votre faim. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Ça n'est pas de refus ; la marche creuse ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Et elle m'a l'air de s'être couchée plus d'une fois l'estomac vide, la pauvre chanteuse ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et il y a longtemps, dites-moi, que vous faites ce métier de cigale ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Oui, bien longtemps déjà ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Mais pas plus que la cigale je n'ai pu amasser du grain pour l'hiver. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
C'est pourtant là qu'est la sagesse !... (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oui, vous avez raison. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Mais que voulez-vous, j'avais la tête folle ; je ne pensais jamais au lendemain. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Et pourvu que l'heure présente fût douce et heureuse, j'étais contente. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Je marchais toujours droit devant moi, sans réfléchir que le temps marchait aussi,que les années venaient, et que, comme la cigale encore je pouvais me trouver un jour d'hiver sans feu ni lieu. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Vous n'avez donc plus ni parents, ni amis ? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Non. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Les amis que j'avais m'ont sans doute oubliée. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
L'absence est le plus dur des maux ; on s'éloigne du coeur, en s'éloignant des yeux. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Pas toujours. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et pourtant j'ai connu des heures heureuses ; mais elles ont peu duré et aujourd'hui je me demande si ce fugitif bonheur-là peut compenser celui que j'ai perdu par ma faute. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
La pauvre femme m'intéresse et m'émeut !... (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Car, voyez-vous ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
S'il y a une chose triste et dure ici-bas, c'est la solitude ; ce n'est pas gai de vivre seule,de ne sentir près de soi aucun coeur qui batte avec le vôtre, qui partage vos joies, et vous console de vos peines. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Quand on est jeune, on rit de cela, et point on ne s'en soucie ; on no pense qu'au bonheur qui vous attend, à la liberté qu'on aura, au rêve que l'on fait !... (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
C'est en riant qu'on brise tous les doux liens qui vous attachent, c'est le coeur content, qu'on desserre les mains qui vous pressent, et l'on prend son vol avide du nouveau, oubliant déjà tout ce qu'on a laissé. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Mais le réveil vient un jour ; les illusions se sont envolées elles aussi ; et sur le chemin désert, on s'arrête un jour, pensant au foyer vide. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Alors des larmes coulent de vos yeux et vous entendez pleurer et se plaindre votre coeur. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Vous regrettez alors les mains qui pressaient les vôtres, les amitiés qui mieux que toutes choses font la vie douce et heureuse ; et vous n'avez pas même pour vous consoler les oiseaux des bois ; car, moins fous que vous, c'est à deux qu'ils ont bâti le nid dans lequel ils s'enferment. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
On est seule, en face de la grande route blanche, qui semble s'étendre devant vous sans fin ; et lasse, traînant de l'aile, on se remet en marche, regardant tristement la plus pauvre chaumière, où sonnent des rires, où l'on a chaud, et où l'on s'aime ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Mais je vous demande pardon, Madame. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Je ne sais à quoi je pense ni pourquoi je vous dis tout cela ; ce n'est guère intéressant pour les autres. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Comme elle a dû souffrir ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Les fatigues et les douleurs ont, plus que l'âge, vieilli son visage. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Bah ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Il faut toujours espérer, ici-bas. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Peut-être que l'heure est proche où vous vous reposerez et où vous pourrez être heureuse. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Hélas ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Elle est bien fragile mon espérance ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
C'est une faible branche que le moindre souffle du vent a peut-être déjà brisée. (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
En ce monde, voyez-vous, chacun reçoit le lot qui lui est échu. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et je me figure qu'il a dû, en toute justice, échoir à chacun une même part de joie et de peine. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Oui, mais les uns conservent sagement cette part de joie ; d'autres la laissent : et plus jamais ils ne la retrouvent, lorsqu'ils la veulent encore. (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
C'est l'hiver qui vous fait ainsi voir les choses tristes. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Tenez, moi qui vous parle, j'ai eu aussi mes heures noires. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Mais tout cela a passé. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Avec quelques écus que nous avions de côté, mon mari et moi, nous avons acheté cette petite auberge ; et travaillant avec courage, contents de nous-mêmes comme de notre sort, nous vivons heureux, pas riches, c'est vrai ; mais la richesse ne fait pas tout le bonheur et pourvu que la table soit mise, qu'on ait un coin pour s'abriter, et la conscience pure, on va de l'avant, le coeur joyeux, courageux à l'ouvrage, et heureux de vivre. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Voilà ce que j'aurais pu être si je l'avais voulu ! (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
- Voilà le bonheur tranquille qui m'attendait ! (Acte 1, scène 2, TH?R?SE)
Et maintenant, si vous le permettez, je m'en vais vous laisser seule un instant. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je vais vous préparer votre chambre ; et vous pourrez l'occuper quand il vous plaira. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Mais j'ai besoin de peu de chose, et je ne voudrais pas... (Acte 1, scène 2, THÉRÈSE)
Laissez donc. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Vous craignez la dépense? (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Je vous ai déjà dit que nous nous arrangerons toujours. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Il faut s'entraider ici-bas, et nous avons l'habitude ici de soigner aussi bien le voyageur pauvre que le voyageur riche. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Ce n'est pas une raison parce que la bourse est plus petite, pour que le lit soit plus dur et le pain plus noir. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Et rassurez-vous, ma bonne femme : mon mari là-dessus raisonne comme moi. (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Attendez-moi là, je reviens ! (Acte 1, scène 2, JEANNETTE)
Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre. v.1 (Acte 1, scène 3, THÉRÈSE)
L'un d'eux, s'ennuyant au logis, v.2 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Fut assez fou pour entreprendre v.3 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Un voyage au lointain pays. v.4 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
L'autre lui dit : « Qu'allez-vous faire ? v.5 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Voulez-vous quitter votre frère ? v.6 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
L'absence est le plus dur des maux ! v.7 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Non pas pour vous, cruel, à moins que les travaux. v.8 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Les dangers, les soins du voyage v.9 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Changent un peu votre courage. v.10 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Encor si la saison s'avançait davantage. v.11 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Attendez les zéphirs. Qui vous presse ? Un corbeau v.12 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau : v.13 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Je ne songerai plus que rencontre funeste, v.14 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Que faucons, que réseaux. Hélas ! dirai-je, il pleut, v.15 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, v.16 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Bon souper, bon gîte et le reste... v.17 (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Les braves gens ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
L'excellent coeur ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
J'aurais dû l'interroger : par elle j'aurais pu savoir ce qu'étaient devenus ceux que j'ai abandonnés ; je n'ai pas osé, j'ai eu honte. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Ma pauvre chère Jeannette ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Je te revois encore me passant les bras autour du cou, pleurant et me disant : « Ne pars pas ; reste avec nous ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Reste auprès de ceux qui t'aiment. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Qui sait ce qui t'attend là-bas ! » (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
- Et je suis partie, je n'ai écouté ni ses conseils, ni ses prières ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
C'était elle pourtant qui avait raison ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
La première année ce ne furent que joies et fêtes. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Ma protectrice m'emmenait partout avec elle ; et chaque jour je voyais grandir son affection pour moi ; elle me promettait le plus brillant avenir. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Et moi je la croyais - et - (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Je l'avoue, un an après, j'avais oublié mon village et Jeannette. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Je pensais bien à elle quelquefois ; mais pas comme je l'aurais dû. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
- Hélas ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Elle aussi a dû m'oublier ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
N'ai-je pas été ingrate ? (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Ai-je tenu la promesse faite d'écrire souvent et de revenir bientôt ? (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Les plaisirs, les richesses qui m'entouraient, m'étourdissaient. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Hélas ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Il a été court le rêve, et la désillusion est vite venue ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
J'aurais voulu alors revenir au village, mais je n'osai pas... (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
L'orgueil me retint. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Je l'ai chèrement expié. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Et ma vie ne fut plus alors qu'une vie de hasard ; de larmes souvent ; pleine de jours sans pain, et d'heures noires... (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Elles années passèrent... (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Mais un jour, malgré moi, comme poussée par un besoin du coeur, je me suis trouvée sur la route du pays natal ; un désir violent me venait de revoir la maison où j'étais née, de savoir ce qu'étaient devenus ceux que j'aimais. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Hélas ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Dix ans, c'est bien long ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Mais je reconnais ce livre : un livre de fables. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Il m'a appartenu ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Là, sur la première page, je suis sûre que je vais retrouver mon nom, écrit de ma propre main. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Non - je rêve - ce n'est pas possible. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
- Comment ce livre se trouverait-il là ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
- Et voilà que j'hésite maintenant à l'ouvrir ici. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Pourtant je ne me trompe pas ; les choses vous parlent aussi, et ce livre est bien à moi. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Oui, c'est bien lui. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
« Donné par Thérèse à sa cousine Jeanne ! » (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
C'est vrai - je l'ai donné moi-même à Jeannette, deux jours avant mon départ. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Nous l'avions lu souvent ensemble ; et je me souviens même que la veille de mon départ, alors que toutes deux nous étions enfermées dans cette petite chambre, que je ne devais plus revoir, elle m'embrassait en pleurant et me tendant le livre : « Lis ceci, me disait-elle, et prends bien garde, c'est peut-être ton histoire et la mienne qui y sont contées. » (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Je me suis bien souvent rappelée comment commençait ce récit, dont je riais alors ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Le voici : (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
C'est mon histoire. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Oh ! (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Il faut que je sache.. (Acte 1, scène 3, TH?R?SE)
Vous voilà prête ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tiens ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Que vous arrive-t-il donc ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Vous me semblez tout émue ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Dites-moi ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
- Ce livre ? (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Ce livre de fables ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Oui. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
D'où le tenez-vous ?... (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Je vous en prie, répondez-moi ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Ce n'est pas par simple curiosité que je vous demande cela... (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Mais dites-moi comment ce livre se trouve entre vos mains... (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Mais, ce livre m'appartient ; et je ne comprends pas... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Il vous appartient ?... (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
- Mais alors... (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Et j'y tiens, allez ; car ce livre est un souvenir, le seul que je possède. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Il m'a été donné par quelqu'un que j'aimais bien. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et que vous n'aimez plus, peut-être ? (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Au contraire ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Je l'aime davantage, car elle souffre peut-être et je ne peux rien que l'aimer et prier pour elle. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Pauvre petite cousine ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Elle était si gentille et si bonne ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et puis, il faut l'avouer, nous n'étions pas toujours heureuses auprès de la vieille tante qui nous avait recueillies l'une et l'autre. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Moi je ne disais rien ; mais Thérèse n'acceptait pas les reproches aussi facilement que moi. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
C'est elle, c'est Jeannette. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Et pourquoi vous quitta-t-elle? (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
C'est toute une histoire. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Elle avait une jolie voix. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Un jour passa dans le pays une grande dame, une cantatrice célèbre, disait-on. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
On lui parla de Thérèse. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Elle voulut la voir et l'entendre et ce fut en revenant de chez elle qu'elle nous annonça son départ. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
La grande dame lui avait proposé de l'emmener avec elle ; elle se chargeait de son éducation et promettait de la faire avant peu aussi riche et aussi heureuse qu'elle. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Il n'en fallait pas tant, hélas ! pour monter l'imagination de ma pauvre petite Thérèse. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
La tête, voyez-vous, travaillait trop chez elle ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Hélas ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Ma tante manqua se trouver mal quand elle lui fit part de sa décision, et elle se signa comme pour exorciser le diable. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Thérèse partit ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
- Ce livre est donc tout ce qui me reste d'elle. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et tenez, elle écrivit elle-même de sa main ceci sur la première page : donné par Thérèse à sa cousine Jeanne. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et jamais plus vous n'avez entendu parler d'elle ? (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Jamais. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Peut être a-t-elle cru que vous l'aviez oubliée ? (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Non, cela n'est pas possible. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Elle sait trop bien qu'elle n'aurait qu'à frapper à cette porte, et qu'aussitôt mes bras s'ouvriraient pour la recevoir !... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Alors, ouvre-les bien grands, ma Jeannette ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
J'ai tant besoin de t'embrasser ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Que dites-vous ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Vous... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tu serais ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Thérèse, la folle qui vous abandonna tous, et qui revient repentante et malheureuse au logis qu'elle n'aurait jamais dû quitter. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Thérèse ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Jeannette ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Laisse-moi t'embrasser encore ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tu ne me repousses donc pas ? (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Te repousser, méchante, moi qui t'attendais depuis si longtemps ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tu doutais donc de moi ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Non, mais j'ai été si malheureuse ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Toi? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
C'est vrai, pourtant. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tu me regardes et tu devines ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
L'histoire n'est pas longue, va, mais elle est bien triste ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Un an après que je vous eus quittés, celle qui m'avait emmenée se lassa de moi ; ce n'était pas moi qu'elle aimait. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Son amitié n'était qu'un caprice ; elle brisait sans regret le hochet qui ne l'amusait plus. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Un jour, après qu'elle m'eut fait entendre à ses amis, de beaux messieurs et de belles dames qu'elle avait réunis tout exprès dans son salon, elle comprit peut-être qu'elle s'était trompée à l'égard du talent que je pouvais avoir. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Chez elle aussi l'imagination avait trop parlé. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Je ne fus plus pour elle qu'une petite paysanne fort encombrante, dont la présence ne la distrayait plus. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Du salon je descendis à l'office et bientôt je dus moi-même lui demander de me rendre ma liberté. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
C'est alors, vois-tu, que j'aurais dû retourner auprès de vous ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Je n'osai pas, et dès ce jour commença pour moi une vie vagabonde, pleine de tristesse et de larmes ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Tu vois où elle m'a conduite !... (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Ma pauvre chère Thérèse, comme tu as dû souffrir ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
oui. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Embrasse-moi encore ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Que c'est bon de se sentir aimée ! Il y avait si longtemps que je ne savais plus ce que c'était !... (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Par ta faute, méchante ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Oui, par ma faute. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Et dire que je ne t'ai pas reconnue ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Les chagrins vieillissent plus encore que les années. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Mais te voilà, tout est oublié ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Les heures heureuses vont revenir maintenant et pour toujours. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
D'ailleurs tu es ici chez toi. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Chez moi ? (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Oui, chez toi. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Quand je me suis mariée cette auberge était à vendre, justement dans le pays de mon mari. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Notre pauvre tante en mourant... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Hélas ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Oui, la pauvre chère femme n'est plus là pour pouvoir te pardonner !... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Elle a dû me maudire ? (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Non ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Elle ne demandait qu'à t'embrasser, lorsqu'elle est morte ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Il y avait longtemps qu'elle avait oublié sa colère pour ne se souvenir que de ton affection et de ton bon coeur ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Mon bon coeur ?... (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Oui, ton bon coeur ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
C'est ta tête qui fit tout le mal ; tu n'as qu'à ne l'écouter plus jamais, voilà tout. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Ma tante m'avait donc laissé une petite somme. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Cette somme nous servit à mon mari et à moi à acheter cette auberge. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et comme je ne perdais jamais l'espérance de te revoir, je pensais : quand elle reviendra je lui montrerai la maison et je lui dirai : voici ta part, que j'ai conservée et fait valoir de mon mieux, prends-la et ne nous quitte plus. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Brave coeur ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Et tu as pu penser un instant que j'accepterai ton sacrifice ! (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Non ; tout ceci est à toi, et bien à toi. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
D'ailleurs voici le testament de la pauvre tante, mon mari et moi l'avons pieusement gardé, car vois-tu, je lui disais si souvent que tu nous reviendrais, qu'il croyait à ton retour autant que moi-même. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Que fais-tu ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Mon devoir. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Je ne suis pas venue ici pour te dépouiller, ma Jeannette... (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Mais je n'accepte pas... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Tu accepteras ou je reprends ma route... (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Non! (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Ne pars plus. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Je ne demande qu'un coin pour me reposer et vous aimer, comme vous le méritez l'un et l'autre ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
Et tu ne partiras plus ? (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Je te le jure. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
L'expérience a été dure, mais elle m'aura profité. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Et maintenant,viens ; allons au devant de mon mari ; je veux être la première à lui annoncer l'heureux retour de celle que j'ai tant pleurée... (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et qui te revient comme le pigeon de la fable que nous avons lue si souvent toutes deux. (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)
- Car c'est grâce à ce cher petit livre. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
... que je t'ai retrouvée. (Acte 1, scène 4, TH?R?SE)
Nous le mettrons, dans la maison, à la place d'honneur. (Acte 1, scène 4, JEANNETTE)
Et souvent ensemble nous la relirons cette histoire, qui fut la mienne, du pigeon qui laissa son ami, et qui fut bien heureux de retrouver le premier nid, que l'ingrat avait abandonné, et où fidèle à sa première amitié, l'autre l'attendait toujours, les ailes grandes ouvertes, pour réchauffer le pauvre voyageur et lui faire revivre ses premières et ses seules véritables joies ! (Acte 1, scène 4, THÉRÈSE)

LE DOCTEUR CORNIBUS (1894)

Déjà dix_heures et le nouveau domestique qu'on m'a annoncé n'arrive pas. (Acte 1, scène 1, LE DOCTEUR)
- C'est très ennuyeux, et cela aujourd'huijustement où j'ai besoin de sortir. (Acte 1, scène 1, LE DOCTEUR)
- Il peut m'arriver du monde pour me consulter et personne ne sera là pour recevoir mes clients. (Acte 1, scène 1, LE DOCTEUR)
J'avais pourtant dit qu'on m'envoyât ce domestique, dès le malin. (Acte 1, scène 1, LE DOCTEUR)
- J'en ai absolument besoin ; il faut même que je le prenne tel qu'il sera, quitte à le renvoyer demain. (Acte 1, scène 1, LE DOCTEUR)
Si c'était lui ! (Acte 1, scène 1, LE DOCTEUR)
Le docteur_Bornibus ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Cornibus, vous voulez dire. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Bornibus, Cornibus, ça m'est égal. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est moi. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Vous en êtes sûr ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Comment ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Si j'en suis sûr ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Êtes-vous bien le docteur_Barlabus? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Cornibus ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Ça m'est égal. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est moi. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Vous n'êtes pas beau ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Comment ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Je ne suis pas beau ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Vous êtes laid. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais !... (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Ça c'est votre affaire. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
- Je ne vous en veux pas. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
- Je suis votre nouveau domestique, Jean_Boniface_Guignol. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Il n'est pas poli. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
- Mais j'en ai besoin, patientons. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Parfait alors. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
- Vous arrivez un peu en retard. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Je dormais. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Et quand je dors je n'aime pas qu'on me dérange. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tenez-vous pour averti, sans ça je cogne. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Han ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Comme ceci. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Il est paresseux et brutal, mais il le faut. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Je tâcherai donc de ne pas te réveiller trop matin. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Je le flanquerai à la porte demain dès l'aube. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Et les gages ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Les gages ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Oui, les gages ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous croyez peut-être que je vais vous servir à l'oeil, vieille morue ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Non, mon cher Guignol. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Dites donc, Monsieur ne vous écorcherait pas trop la bouche, ce me semble. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Faut être poli, vieux mollusque ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Pardon,mon cher monsieur_Guignol. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Demain tu paieras tout cela, gredin ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Vous dites ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je dis qu'il fera beau demain. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Nous disions que ces gages seraient de... (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Attendez, laissez-moi les fixer moi-même, j'aime mieux ça. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Oui. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Il vaut mieux que ce soient les domestiques qui fixent eux-mêmes leurs conditions, puisque ce sont eux qui ont le plus de mal. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je veux deux_cents_francs. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Par an ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Par an ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Han ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Non, par mois. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Est-il bête ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu les auras. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Le matin, le chocolat. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu l'auras. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Dans le lit. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Dans le lit. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tu verras le chocolat, celui que je te servirai demain matin. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
À déjeuner trois plats, deux desserts, vin et pain à volonté. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
À quatre heures, un petit goûter. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Un rien, une aile de poulet, une cuisse de dindon, quelques gâteaux, une assiettée de soupe et une salade d'oeufs durs. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
À dîner, potage, hors_d_oeuvre variés ; entrée ; rôti, entremets sucré, dessert, vin et pain, comme à déjeuner. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et voilà ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et c'est tout ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Pour le moment. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Si j'oublie quelque chose, je vous le dirai. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et vous avez servi souvent ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Jamais. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est la première fois que je me présente chez quelqu'un. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
La dame du bureau_de_placement, en me donnant votre adresse, m'a dit : Guignol, tu peux y aller sans crainte. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Le docteur Cornibus est vieux, riche, ladre comme un rat. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ainsi ne te gêne pas. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous voyez qu'elle vous cornait. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Aussi je n'ai fait ni une ni deux. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
J'ai dit, puisque le monsieur a le sac, j'y vais ; s'il résiste, je cognerai. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et me voilà. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Maintenant avancez-moi six_mois de gages. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Comment ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Que je t'avance six_mois de gages ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Parfaitement. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je ne vous connais pas, vous ; vous pouvez filer, me planter là. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ce sera toujours autant de pris. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Mais non ; (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
il va trop loin. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Vous ne voulez pas ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Non, mille fois non. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Et tu peux t'en aller de suite si tu veux. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Six mois de gages ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Alors vous m'avez fait venir, pour rien, déranger, pour rien, causer, pour rien. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Attends un peu. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et vlan ! Et vlan ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais il m'assomme ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Au secours ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Veux tu ne pas crier comme ça. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu demandes un domestique et puis tu n'en veux plus. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Aïe donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
J'accepte. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
J'accepte tout ce que lu voudras. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tiens. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Voici tes six mois dégages. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Pendard ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tu feras tout ce que tu voudras. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Le chocolat, le dîner, le goûter, le déjeuner, tu auras tout. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
À la bonne heure ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous voyez bien qu'il n'y a qu'à s'expliquer pour s'entendre. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et me voilà obligé de le garder maintenant six_mois, puisque je lui ai payé ses gages. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Qu'est-ce que vous dites ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je dis que je suis très heureux de ton explication. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tes arguments sont... (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Très sensibles, je le sais. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Maintenant, vous verrez, je ne suis pas mauvais garçon. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Dites-moi ce qu'il y a à faire et pourvu que ce ne soit pas trop difficile, pourvu qu'il n'y ait pas trop à se fatiguer, je vais me mettre à l'ouvrage. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Il pourra peut-être faire mon affaire, avec de la patience ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Voici ton occupation. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Je vais sortir ; il viendra probablement des personnes, des clients, pour me consulter. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tu leur répondras que je les recevrai demain, que j'ai été obligé de m'absenter aujourd'hui. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tu les recevras poliment, tu leur parleras respectueusement. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
C'est bon ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est bon ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
On sait son métier, que diable ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
J'ai été deux ans à l'école. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je sais compter jusqu'à dix. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu leur demanderas leurs noms ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
- Tu tâcheras de ne pas les oublier, et tu me les diras à mon retour pour que j'en prenne note. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Tu as compris ? (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Mais parfaitement. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu peux filer, maintenant, vieux singe ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Il est trop familier. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Enfin - il se corrigera peut-être ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Allons ! (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
À ce soir. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
À ce soir. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et n'oublie aucune de mes recommandations. (Acte 1, scène 2, LE DOCTEUR)
Mais oui ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais oui ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
En voilà une montre à répétition !... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Maintenant si j'allais faire un tour à la cuisine. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Un joli pâté sur la table, un reste de poulet, mais c'est tout ce qu'il me faut. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et je vais de ce pas dire quelques mots à toutes ces bonnes choses. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Il n'y a donc pas moyen de rester tranquille une minute. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
C'est-il, Dieu possible, de déranger ainsi les gens ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
J'y vais, on finirait par démolir la maison. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Entrez, Madame, entrez ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Je croyais qu'on ne viendrait pas. (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Dites donc, vous ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Est-ce que je vais vous déranger quand vous êtes à table ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Insolent ! (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Insolent ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Tu sais, toi, ne recommence pas, ou ça va se gâter. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Où est le docteur ? (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Je ne sais pas. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Qu'est-ce que vous lui voulez ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Vous faire chasser d'abord, puis le consulter ensuite. (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Si j'ai un conseil à vous donner, c'est de médire votre maladie pour que je la lui raconte, car il n'est pas là. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ma maladie ! À un domestique ! (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Ouvrez-moi la porte tout de suite. (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Puisque le docteur n'est pas là, je reviendrai. (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Alors vous no voulez pas me dire pourquoi vous veniez le consulter ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Jamais de la vie ! (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Je vais vous la donner tout de même votre consultation. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On ne dérange pas les gens pour rien. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Tenez, voici pour la migraine, pour les foulures, pour les brûlures, pour les luxures, pour la phtisie, l'hydropisie, la pulmonie, et toutes les autres maladies. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Au secours ! (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Au secours ! (Acte 1, scène 4, LA DAME)
On m'assassine! (Acte 1, scène 4, LA DAME)
Non, je vous consulte. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Et aïe donc !... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Elle a oublié de médire son nom. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Elle reviendra... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Je crois que pour la première consultation, je ne m'en suis pas trop mal tiré. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Maintenant, allons-nous en reprendre notre petit déjeuner. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Il n'y a que le vin que je n'ai pas trouvé encore, mais en cherchant bien... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Encore ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
J'en ai assez moi! - (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On y va. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Est-ce que ça durera toute la journée ! - (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
On y va !... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Attends ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Je m'en vais te l'expédier celui-là ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Et un peu vite. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Le docteur_Cornibus, s'il vous plaît ! (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Je viens lui apporter de l'argent. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
De l'argent ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Bonne aubaine ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Le docteur Cornibus, c'est moi, Monsieur. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Vous ? (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Moi-même. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Le grand, l'illustre, le célèbre, le seul docteur Cornibus, inventeur de la poudre de ce nom, arracheur_de_dents du Schah_de_Perse, pédicure de l'Éléphant Blanc du roi_de_Siam, médecin breveté du grand Lama, etc, etc... (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Un de mes amis que vous avez soigné, m'a prié de vous remettre le prix de visites à lui faites, et j'ai été très heureux de me charger de celte commission, d'autant plus que j'avais moi-même une consultation à vous demander. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Une consultation ? (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Ça va être plus difficile. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Voici d'abord l'argent. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Dix visites à dix_francs, cent_francs. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Est-ce bien votre compte ? (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Parfaitement. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et maintenant voici ce sur quoi je voulais vous consulter. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Il y a un mois environ que je ne peux plus dormir, j'ai des insomnies. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
J'ai beau me coucher de bonne heure, me coucher tard, rien n'y fait ! (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Que me conseillez-vous ? (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Je ne sais pas. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Comment ! (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Vous ne savez pas. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Si - je veux dire que je sais parfaitement. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Seulement c'est grave ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Grave ? (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Très grave, encore plus grave, excessivement grave ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Je vais lui parler latin, cela fera très bien. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Gracus, graca, gracum, encore plus gravum. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Voilà ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et que dois-je faire ? (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Vous coucher. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Mais je ne peux pas dormir. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Vous essaierez. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
C'est impossible. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Il faut trouver autre chose. (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Ah ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Il faut trouver autre chose. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Attends. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Tournez-vous. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Que je me tourne ? (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Oui, là, comme ceci. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Voilà le remède. (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Au secours ! (Acte 1, scène 5, LE VIEUX MONSIEUR)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 5, GUIGNOL)
Mais c'est très amusant d'être domestique chez un docteur. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
De l'argent, de bons repas. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Je crois que je me trouverai très bien ici. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
En parlant de repas, j'ai soif et je n'aperçois pas la plus petite bouteille. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Où diable met-il son vin cet homme-là ? (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
C'est la première des choses à indiquer à un domestique, la cave... (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Cherchons. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Encore. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ah non ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Cette fois. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Mais il ne s'arrêtera pas. (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Attends ! (Acte 1, scène 6, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Mon_Dieu! (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Pardon. (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Un marchand de vin. (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Vous pourriez faire un peu plus attention. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Ça m'a échappé. (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Vous demandez ? (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Rien du tout. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Cette bouteille à remettre au docteur dès qu'il rentrera. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Vous lui direz que je l'ai préparée moi-même. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Elle est délicieuse, un parfum exquis. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Il la boira avec un plaisir extrême. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Donnez. (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Et maintenant je pars, car on m'attend à la boutique, j'ai d'autres bouteilles à préparer. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Au revoir ! (Acte 1, scène 7, GUIGNOL)
Non, vous savez, restez là. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
No m'accompagnez pas. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
J'aime mieux ça. (Acte 1, scène 7, L'APOTHICAIRE)
Plus souvent que j'irais taper sur un individu qui apporte de si bonnes choses ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Une bouteille ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Comme cela se trouve bien, moi qui mourais do soif. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ce doit être exquis. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Limonade_Rogé... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Limonade !... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
J'adore la limonade. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Voyons. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
C'est délicieux... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ça vous a un petit goût. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Mais un goût ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Est-il heureux le docteur de pouvoir se payer des douceurs pareilles. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Décidément pour une bonne place, c'est une bonne place ; je n'ai pas à me plaindre et si tous les jours se ressemblent, bravo ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Bien nourri, bien logé, bien payé... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Et de la bonne limonade, (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
De l'excellente limonade... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Quand le docteur reviendra je lui dirai qu'on n'a rien apporté du tout... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ça va mieux - ... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Et maintenant, voyons, que vais-je faire ?... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ma foi, tant pis, je vais me coucher un peu... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Le repos après le travail, c'est nécessaire... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Si on sonne, je laisserai sonner... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Le docteur doit avoir sa clef... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
S'il ne l'a pas, il attendra que je me réveille... (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Que je vais bien dormir. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Encore un peu de limonade ! (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Il faudra que je lui dise de faire faire ses bouteilles plus grandes. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
Il n'y en a pas pour un enfant. (Acte 1, scène 8, GUIGNOL)
J'ai eu fini mes affaires plus tôt que je ne pensais et je me suis hâté de rentrer, parce que j'ai peur que mon nouveau domestique ne soit pas encore assez bien au courant. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Il m'a bien promis d'être poli... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Mais je me méfie - d'autant que j'attendais aujourd'hui la vieille comtesse_d_Escarlagnos, une de mes meilleures clientes, et que je suis pressé de savoir ce qu'elle a dit. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Elle devait venir me consulter... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Ah ça ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Mais où est Guignol ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Je ne le vois pas. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Guignol ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Guignol ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Guignol ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Où est-il donc allé à cette heure ?... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Guignol ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Guignol ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Voilà ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Voilà ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Que t'arrive-t-il ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Tu es tout pâle, tu te soutiens à peine. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Rien... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
La chaleur, le.... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mais il se trouve mal ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Qu'as-tu,voyons ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Que te sens-tu ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
C'est là... dans le coeur, et puis là... dans le ventre, ça me fait... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Aurais-tu touché à quelques-unes de ces fioles enfermées dans les armoires ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Oh ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Non ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Non ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
- Mais ça me fait mal ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ça me... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Tu as dû faire quelque tour de ton métier. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Je vous jure... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ne jure pas. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Je vois ce que c'est... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Tu es empoisonné ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Empoisonné... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Manière... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Allons ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Du courage ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Vous êtes bon, vous... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Empoisonné... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mais il n'y a donc aucun moyen de me sauver ? (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Si, peut-être... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Je vais l'ouvrir le ventre et regarder ce qu'il y a dedans. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Non pas cela ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
J'aime mieux... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Quoi ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Tout vous dire. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Eh bien ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
J'ai... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Quoi ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Dépêche-toi... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Tout à l'heure il ne sera plus temps. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
J'ai bu une bouteille de limonade... qu'on avait apportée pour vous... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Voilà que ça me reprend. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Une limonade_Rogé... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Tu es un homme mort. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mon_Dieu ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Le seul remède qu'il y ait à ton mal coûte très cher, et je ne sais... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Combien...? (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Cent_francs. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Les voilà... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mais donnez-moi vite quelque chose... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Le coeur me manque. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Je rentre dans mes fonds. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Eh bien ? (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mais il faut tout me dire... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Est-ce bien tout ce que tu as fait ?... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
J'ai encore rossé une vieille dame. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Pendard ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Ah ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Ne m'accablez pas, puisque je vais mourir. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Et c'est tout ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Puis il est venu un vieux monsieur, qui m'a remis de l'argent. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Le voilà, monsieur, je ne voulais pas le garder. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mais vite, vite un remède, je sens que je m'en vais. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Et c'est tout ? (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Je vous le jure... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Eh bien ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Tu vas t'en aller, tu te coucheras... (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Et demain ça ira mieux. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Comment, c'est tout votre remède ? (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Et l'empoisonnement ? (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
La limonade ? (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Une purge. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Suis-je bête ! (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Dites donc, rendez-moi mon argent. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Une autre fois ! (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Et maintenant bon voyage, je ne te retiens plus. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Je suis joué... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
J'ai voulu duper les autres, et c'est moi qu'on a dupé... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
C'est égal, si je n'étais pas malade... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Mais, je ne peux pas. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Et puis ces docteurs il faut toujours se méfier ; jamais plus je ne me placerai chez eux... (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Je n'oserais plus boire ni manger. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)
Bien mal acquis ne profite jamais. (Acte 1, scène 9, LE DOCTEUR)
Ainsi finit la comédie. (Acte 1, scène 9, GUIGNOL)

MA SOEUR CLAIRE (1888)

Mademoiselle Claire, ici, Madame, là ; en face, Mademoiselle Alice ; et moi, de ce côté, de façon à pouvoir me dresser facilement et surveiller, en même temps, mon poulet et la crème de Mademoiselle_Alice, une crème superbe dont elle a copié la recette dans un grand journal de Paris. (Acte 1, scène 1, NANON)
Dame, il s'agissait de faire la fête complète, et de célébrer, comme il faut, le retour do notre chère enfant, ma bonne petite Claire ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Je dis toujours petite, comme si elle avait encore dix ans ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Elle en a seize maintenant ; l'année dernière, ne pouvant pas venir aux vacances, ainsi que nous l'avions tant espéré, elle nous a envoyé son portrait : je ne la reconnaissais plus. (Acte 1, scène 1, NANON)
Ah ! (Acte 1, scène 1, NANON)
C'est que c'est une belle demoiselle, maintenant, et savante, oh ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Savante - plus encore, dit-on, que monsieur le curé ! (Acte 1, scène 1, NANON)
- Je la vois toujours, assise là, les yeux plongés dans ses livres ; toujours sérieuse et grave, mais bonne, avec cela, comme du bon pain. (Acte 1, scène 1, NANON)
À l'école elle en sut vitement plus que la maîtresse, et c'est alors que Madame décida qu'elle irait à Paris dans une grande pension ; et elle partit la chère petite : quel vide cela fit ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Heureusement qu'il nous restait mademoiselle Alice, grande déjà comme sa soeur, mais tapageuse, oh ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Tapageuse ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Avec elle jamais rien ne peut rester en place. (Acte 1, scène 1, NANON)
Madame gronde, moi aussi ; mais elle a une façon de vous embrasser qui fait qu'on lui pardonne tout de suite. (Acte 1, scène 1, NANON)
Elle a si bon coeur et elle aime sa soeur Claire ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Faut voir. (Acte 1, scène 1, NANON)
Ah ! (Acte 1, scène 1, NANON)
J'oubliais les fourchettes. (Acte 1, scène 1, NANON)
C'est ma tête qui travaille trop ! (Acte 1, scène 1, NANON)
C'est toujours ma soeur Claire, par ci, ma soeur Claire, par là. (Acte 1, scène 1, NANON)
Elle a écrit ceci, elle a écrit cela : c'est elle qui nous lit les lettres, chaque semaine ; et il faut la voir courir au devant du facteur, le lundi ; dès le matin elle ne tient plus en place. (Acte 1, scène 1, NANON)
Et j'avoue qu'en ce moment je suis comme elle. (Acte 1, scène 1, NANON)
Ma chère petite Claire ! (Acte 1, scène 1, NANON)
- Penser qu'il y a trois ans que je ne l'ai vue ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Madame et Mademoiselle sont allées la chercher à la gare voisine. (Acte 1, scène 1, NANON)
Pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé en route ; la grise a beau être une bonne et brave jument pas méchante pour un sou ; mais, quand c'est mademoiselle Alice qui conduit, je ne suis jamais tranquille. (Acte 1, scène 1, NANON)
J'entends les grelots. Ce sont elles. (Acte 1, scène 1, NANON)
Ah ! (Acte 1, scène 1, NANON)
Que c'est drôle, voilà que le coeur me bat ! (Acte 1, scène 1, NANON)
J'ai des larmes plein les yeux ; je pleure, comme lorsqu'elle est partie ; mais ce ne sont pas les mêmes larmes. (Acte 1, scène 1, NANON)
La voilà ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
La voilà ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Vrai ! (Acte 1, scène 2, NANON)
Elle aide grand-mère à descendre de voiture. (Acte 1, scène 2, ALICE)
Moi j'ai couru devant pour te prévenir. (Acte 1, scène 2, ALICE)
Tu vas la voir ma chère Claire, comme elle est belle et bien mise donc ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Les voilà ! Les voilà ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Es-tu folle de nous laisser ainsi ! (Acte 1, scène 2, CLAIRE)
Il fallait bien que je prévinsse Nanon ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, CLAIRE)
Bonjour, Nanon ! (Acte 1, scène 2, CLAIRE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Tu n'embrasses pas ma soeur ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Dame ! (Acte 1, scène 2, NANON)
Je ne demande pas mieux, moi, si elle veut bien... (Acte 1, scène 2, NANON)
Comment, si elle veut bien ! (Acte 1, scène 2, MADAME BERNIER)
Vois-tu, ma chère Claire, c'est ta vue qui la trouble ainsi : depuis que tu nous as annoncé ton arrivée, ma pauvre Nanon en a presque perdu la tête. (Acte 1, scène 2, MADAME BERNIER)
Et maintenant à table ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Je meurs de faim. (Acte 1, scène 2, ALICE)
Et Claire aussi doit mourir de faim ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
J'oubliais ! (Acte 1, scène 2, ALICE)
Et la grise qui est là, dans la cour, encore attelée !... (Acte 1, scène 2, ALICE)
Ne vous dérangez pas, Mademoiselle_Alice, je vais la dételer moi-même, et la ramener dans son écurie. (Acte 1, scène 2, NANON)
Ça me connaît. (Acte 1, scène 2, NANON)
On nous l'a changée, à Paris ; c'est pas possible ! (Acte 1, scène 2, NANON)
Plaçons-nous vite, en attendant; grand'mère ici, Claire là, moi à côté de ma soeur et Nanon à sa place habituelle. (Acte 1, scène 3, ALICE)
Ah ! (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Nanon mange avec nous ? (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Et où donc veux-tu qu'elle mange ? (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Tu ne te souviens donc plus ? (Acte 1, scène 3, ALICE)
Si. (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Mais j'avoue que j'ai un peu perdu les habitudes d'ici. (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Quelles habitudes as-tu donc prises, là-bas ? (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Aucunes, bonne maman. (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Mettez que je n'aie rien dit. (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Nanon vous a vues naître toutes deux ; voilà trente ans qu'elle est à mon service. (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Elle est donc de la famille, et tu ne voudrais pas, je suppose, que nous la traitions autrement ?... (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Tu verras d'ailleurs la bonne cuisine qu'elle nous a faite, en ton honneur. (Acte 1, scène 3, ALICE)
Voilà trois jours qu'elle ne fait que penser à ça ! (Acte 1, scène 3, ALICE)
Et moi-même je t'ai préparé une surprise, oh ! (Acte 1, scène 3, ALICE)
Mais une surprise ! (Acte 1, scène 3, ALICE)
Petite folle, Va! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Ah ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
C'est égal, mon enfant, tu as bien fait d'arriver. (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Vrai, je languissais trop ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Et moi, donc ! (Acte 1, scène 3, ALICE)
Et quand on est vieille comme moi, les années comptent double et le temps vous est mesuré. (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Oh ! (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Bonne maman ! (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Voilà deux longues années que tu n'étais plus revenue ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Les lettres, c'est bien : mais elles ne satisfont pas tout le coeur ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Certes nous les lisions et les relisions, le soir, au coin du feu ; mais elles faisaient souvent nos regrets plus vifs et nos journées plus tristes ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Vous savez bien qu'il m'était impossible de revenir ! (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Oui! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Je sais ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
C'est bien loin la grande ville, là-bas, qui prend les enfants aux vieilles grand-mères et les laisse vieillir seules près du foyer désert ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
C'est bien long le voyage et bien coûteux aussi ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Mais que veux-tu ? (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
L'amour des mères est égoïste, et moi je vous aime doublement, puisque la vôtre n'est plus et que je suis restée toute seule pour vous aimer et pour elle et pour moi. (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Bonne maman !... (Acte 1, scène 3, CLAIRE)
Grand'mère !... (Acte 1, scène 3, ALICE)
Chères petites ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Je sais bien que je ne devrais pas pleurer aujourd'hui ? (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Je suis trop joyeuse, puisque mon enfant m'est rendue ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Mais que voulez-vous ? (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Nous sommes ainsi faits que les larmes nous viennent aux yeux pour la douleur comme pour la joie ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Et si je pleure un peu, en vous serrant là, sur mon coeur, toutes les deux, mes enfants, c'est que je suis heureuse ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Oui, bien heureuse ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
C'est si triste et si long l'absence ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
C'est si bon et si doux le retour ! (Acte 1, scène 3, MADAME BERNIER)
Et voilà Nanon! on va pouvoir servir. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Claire doit avoir faim, la pauvre petite ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
J'ai pris un peu de café, ce matin. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Et figure-toi, Nanon, qu'elle est restée toute une nuit en chemin de fer. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Quel voyage, hein ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Le bout du monde. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Le bout du monde ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Pas tout à fait, petite soeur ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Dame, je ne sais pas, moi. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Je n'ai jamais été plus loin qu'à une heure d'ici, avec grand'mère, et même que Nanon n'était pas rassurée du tout quand le train s'est mis en marche. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Te le rappelles-tu ? (Acte 1, scène 4, ALICE)
Oui, Mademoiselle. (Acte 1, scène 4, NANON)
Oh ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Quel parfum ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Nanon s'est décidément distinguée. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
La soupe de ménage, ma petite Claire, la soupe de la maison, qu'on est si heureux de retrouver, disent ceux qui sont loin ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Avec cela, que vous étiez peut-être mal nourries, là-bas. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Mais pas du tout, petite soeur. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
On mangeait fort bien dans notre pension ; Madame_de_Lasseny, la directrice, était même fort difficile à ce sujet. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
C'était sans doute meilleur que chez nous !... (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Oh ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Bonne maman. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Puis tu devais avoir tant à travailler ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Cela, oui ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Mais c'est si bon d'apprendre ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
C'est si beau de savoir ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Et tu sais... beaucoup ? (Acte 1, scène 4, ALICE)
Autant que j'ai pu en apprendre. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Alice ne pourrait peut-être pas nous en dire autant ? (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Dame ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Grand'mère, que voulez-vous ? (Acte 1, scène 4, ALICE)
Ma soeur a tout pris pour elle ; elle a toujours été la plus savante de la famille et ne m'a rien laissé à apprendre. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Et tu n'en es pas fâchée, j'en suis bien certaine ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
C'est pourtant bien vilain de ne rien savoir ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Mais, je sais pas mal de choses déjà : ainsi je fais très bien la tisane de grand'mère, quand elle est enrhumée. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Elle est même très bonne, je le reconnais. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Mais voyons, Claire, parle-nous un peu de toi maintenant. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Nous avons tant à nous dire... (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Tu dois avoir tant de choses à nous raconter... (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Oh ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Notre vie, là-bas, était bien simple. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Le jour, l'on travaillait ; le soir, pour se distraire, on faisait de la musique dans le grand salon, l'on jouait du piano, l'on chantait. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
On dansait même quelquefois. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
On danse aussi tel le dimanche. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ce n'est pas la même chose. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Puis le jour de la distribution des prix, il y avait un grand dîner auquel étaient invités les parents des élèves les plus riches. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Et les autres on ne les invitait pas ? (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Non, l'on n'y pensait même pas. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Tant pis pour ta maîtresse de pension alors : elle pouvait être savante, c'est possible ; mais elle manquait sûrement de coeur ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Qu'est-ce que vous avez à chuchoter encore toutes les deux ? (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Chut ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
C'est le moment. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Quoi donc ? (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Ma surprise ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Doucement, ma bonne Nanon, doucement, ne renverse rien. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Est-elle enfant ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Voilà la surprise. (Acte 1, scène 4, NANON)
Voyons. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Qu'est-ce que c'est que cette affreuse bouillie ? (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Mais... des oeufs à la neige. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Ça ? (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ça n'a pas tenu ! (Acte 1, scène 4, NANON)
Mes pauvres oeufs ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Eh bien ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Quoi ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Tu ne vas pas te désoler pour si peu de chose, j'espère !... (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Tu voulais faire une surprise à ta soeur... (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Une autre fois tu la réussiras mieux. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
D'ailleurs ils sont peut-être bons, malgré l'accident. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Je veux y goûter (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Non, je ne veux pas qu'on y goûte ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Pauvre petite ! (Acte 1, scène 4, NANON)
Je t'apprendrai à les faire. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Vous avez d'ailleurs à vous préparer, maintenant. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Nous avons tous nos amis à visiter. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Ils nous attendent et il faut se hâter. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Comment, bonne maman, vous allez me promener dans tout le village ? (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Te promener ? (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Je suis un peu lasse. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ah ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Et si nous pouvions remettre à demain ces visites... (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Comme tu voudras. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Des villageois, d'ailleurs : ils ne se fâcheront pas ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ce sont des amis, ma chère Claire. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Oh ! Des amis !... (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Ils ne sont plus guère les miens. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Nous ne nous comprendrions plus guère. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Vous m'excuserez auprès d'eux. (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
C'est ce que je vais faire auprès de nos voisins, tout au moins, car ils nous ont vues arriver, et même au village, ma chère enfant, on se doit certains égards et certaines politesses des uns aux autres. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Vous êtes fâchée ! (Acte 1, scène 4, CLAIRE)
Moi, pas du tout, mon enfant. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Tu nous arrives de Paris plus savante que nous tous ; tu as appris des choses que nous ne soupçonnons même pas. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Tu dois savoir ce qu'on doit faire en toutes circonstances. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Repose-toi donc en nous attendant. (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Viens, Alice : tu m'accompagneras ! (Acte 1, scène 4, MADAME BERNIER)
Voilà, grand'mère. (Acte 1, scène 4, ALICE)
Mes pauvres oeufs à la neige !... (Acte 1, scène 4, ALICE)
Elle ne las a même pas regardés ! (Acte 1, scène 4, ALICE)
Ah ! (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Elles me le disaient bien, mes amies de la pension : vous aurez à souffrir dès votre arrivée. (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
- Cela faisait pourtant plaisir à bonne maman que je l'accompagne ! (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
J'aurais peut-être dû le faire, pour elle ?... (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
C'eût été vite fini !... (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Mais aussi, j'en aurais eu pour toute la journée d'embrassades et de questions ! (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Et je me demande maintenant quelles compagnes je vais trouver ici, des jeunes filles, sans instruction, n'ayant, ni mes goûts, ni mes idées ; avec lesquelles je ne pourrai causer d'aucune chose intéressante. (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Est-ce étrange tout de môme ! (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Voilà deux ans que je n'étais plus revenue ici, et de loin je pensais avec joie au retour ; puis, quand ce jour est arrivé, à l'idée de me retrouver ici, prés de bonne_maman, prés des miens, j'en ai eu le coeur tout ému ; j'étais heureuse, j'en pleurais de joie ! En même temps, à mesure que je m'éloignais de là-bas, quelque chose comme un regret me venait, en pensant à la vie que je quittais et à celle qui m'attendait ici. (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Savez-vous où est ma chambre ? (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Par là, Mademoiselle, à côté de celle de Mademoiselle_Alice. (Acte 1, scène 5, NANON)
Merci. (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Et à ce propos, Mademoiselle_Claire, voulez-vous me permettre de vous dire un mot ? (Acte 1, scène 5, NANON)
À mol ? (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Oui, au sujet de Mademoiselle_Alice, de cette pauvre petite, qui s'était fait une si grande joie de vous servir un plat de sa façon, et à laquelle vous auriez bien dû dire un mot de consolation, car la chère enfant avait le coeur bien gros, croyez-moi ! (Acte 1, scène 5, NANON)
Elle a la tête un peu folle, c'est possible, mais elle a aussi le coeur bien sensible. (Acte 1, scène 5, NANON)
C'est une leçon que vous voulez me donner ? (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Moi, Mademoiselle ? (Acte 1, scène 5, NANON)
Je vous préviens qu'elle serait la mal venue. (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
C'est à moi que vous parlez ainsi, à votre vieille Nanon, qui vous a tenue sur ses genoux, pas plus grande que ça !... (Acte 1, scène 5, NANON)
Le mieux alors est de ne jamais oublier que les enfants grandissent, et qu'on ne peut pas toujours agir avec eux comme lorsqu'ils étaient petits. (Acte 1, scène 5, CLAIRE)
Oh ! (Acte 1, scène 5, NANON)
Ah ! (Acte 1, scène 6, NANON)
La sans-coeur ! (Acte 1, scène 6, NANON)
C'est pas possible ! (Acte 1, scène 6, NANON)
On nous l'a changée là-bas, dans cette méchante ville ! (Acte 1, scène 6, NANON)
Elle peut bien être revenue savante : il ne lui est rien resté là ! (Acte 1, scène 6, NANON)
Je l'ai bien vue dès son entrée, avec son air froid, son air de Paris. (Acte 1, scène 6, NANON)
Oh ! (Acte 1, scène 6, NANON)
L'ingrate ! (Acte 1, scène 6, NANON)
Moi qui l'aimais tant ! (Acte 1, scène 6, NANON)
Nanon ! (Acte 1, scène 7, ALICE)
Ah ! (Acte 1, scène 7, ALICE)
Mon_Dieu, qu'est-ce que tu as ? (Acte 1, scène 7, ALICE)
Tu pleures. (Acte 1, scène 7, ALICE)
Que t'est-il arrivé ? (Acte 1, scène 7, ALICE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, NANON)
Rien du tout, Mademoiselle_Alice ; des idées, qui me sont venues et qui m'ont attristée. (Acte 1, scène 7, NANON)
Mais ce sont de vraies larmes que tu verses ? (Acte 1, scène 7, ALICE)
Non ! (Acte 1, scène 7, NANON)
Je te dis que si. (Acte 1, scène 7, ALICE)
Je le vois bien, moi ; on t'a fait quelque chose. (Acte 1, scène 7, ALICE)
Chère petit et ce n'est rien, va. (Acte 1, scène 7, NANON)
Les vieilles gens, vois-tu, ça se fait souvent des idées, ça rêve des choses impossibles ! (Acte 1, scène 7, NANON)
Mais on en est quitte pour ne plus y penser. (Acte 1, scène 7, NANON)
C'est peut-être ma soeur Claire qui t'a fait de la peine ? (Acte 1, scène 7, ALICE)
Oh ! (Acte 1, scène 7, NANON)
Qu'allez-vous penser, mademoiselle Alice ? (Acte 1, scène 7, NANON)
C'est moi qui ai eu tort de vouloir lui faire une observation. (Acte 1, scène 7, NANON)
Et moi qui me faisais une si grande fête de son arrivée ! (Acte 1, scène 7, ALICE)
J'étais si heureuse, je comptais les jours, les heures, et voilà que maintenant depuis qu'elle est là, j'ai le coeur gros, et j'ai moi aussi des envies de pleurer. (Acte 1, scène 7, ALICE)
Dis, Nanon, est-ce qu'on est comme cela, lorsqu'on revient de Paris ? (Acte 1, scène 7, ALICE)
Je ne sais pas, mais Mademoiselle_Claire est maintenant très savante et peut-être que c'est nous qui sommes trop ignorants pour elle. (Acte 1, scène 7, NANON)
Elle était si bonne pourtant, ma soeur Claire !... (Acte 1, scène 7, ALICE)
Tu vas, ma chère petite, entrer dans sa chambre et lui dire que je désire lui parler. (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Va, puis tu iras aider Nanon, pendant que je causerai quelques instants avec Claire. (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Et toi, ma vieille Nanon, essuie-moi vite tes yeux rouges. (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Mais je n'ai pas pleuré ! (Acte 1, scène 8, NANON)
Peut-être. (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
J'ai entendu ce que tu disais à Alice, et ce dont je suis sûre, c'est que Claire a dû te faire de la peine ? (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Vous n'allez pas la gronder pourtant ? (Acte 1, scène 8, NANON)
Tu vois bien que j'avais raison !... (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Sois tranquille... (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Je ne te demande môme pas ce qui s'est passé ; seulement, il faut que je cause avec Claire. (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Va, ma bonne Nanon. (Acte 1, scène 8, MADAME BERNIER)
Vous m'avez fait demander, grand'mère ? (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Oui, mon enfant. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Assieds-toi là, près de moi. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Nous avons à causer. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
À causer ? (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Oui, et c'est simplement, franchement, que nous allons le faire. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Je ne te demande que de me répondre avec ton coeur. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Mon_Dieu, grand-mère, quel ton solennel ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
C'est donc bien grave ce que vous avez à me dire ? (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Non. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Seulement, voici deux ans que tu n'es plus revenue ici... (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Voici, à vrai dire, six ans que tu ne vis plus de notre vie à nous, et peut-être que sans le vouloir, nous n'avons pas sur certaines choses les mêmes idées. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Je comprends... (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Vous m'en voulez encore de ne pas vous avoir accompagnée, tout à l'heure ? (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Non. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Pourquoi ? (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Tu as fait ce que tu as cru devoir faire. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Tu es plus savante que nous toutes ; et mieux que nous tu dois savoir ce qui est bien ou ce qui est mal. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Mais en rentrant tout à l'heure, j'ai vu notre vieille Nanon qui venait de pleurer. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Elle s'est donc plainte de ce que je lui ai dit ? (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Tu lui as donc dit quelque chose ? (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Quoi donc ? (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Eh bien ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Je lui ai dit que je n'aimais pas les observations. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Et à quel propos t'en faisait-elle ? (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Mais à propos d'Alice et de ses oeufs à la neige, que j'avais eu le tort, d'après elle, de ne pas trouver délicieux. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Cela t'aurait peu coûté, entre nous, et tu aurais fait grand plaisir à cette pauvre petite qui depuis huit jours cherchait dans sa tête une surprise à te faire. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
En toutes choses, ma chère enfant, c'est par l'intention qu'il faut juger, et c'est avec le coeur qu'il faut répondre. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
D'ailleurs, écoute-moi,car je vais te parler franchement à mon tour : dès ton entrée ici, je t'ai trouvée un peu changée... (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Tu m'as véritablement fait de la peine. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Moi, grand'mère, moi qui vous aime tant ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Tu semblais ne plus comprendre certaines choses !... (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
L'orgueil, ma chère enfant, est un vilain défaut. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Mais je ne suis pas orgueilleuse, grand'mère ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Car personne, vois-tu, ne peut jamais connaître le sort que l'avenir lui réserve, et, tu l'as sans doute appris à ta pension : il n'est si petit dont on ne puisse avoir besoin. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
- Et à ce propos je veux te raconter une histoire - elle t'intéressera. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Un jour, une maman vint à mourir laissant deux petites filles, auxquelles il ne restait pour toute famille qu'une grand'mère déjà vieille... (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Comme nous. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Oui, comme vous. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
- Heureusement que la grand'mère avait à son service une brave fille, de bon courage et de grand coeur, qui l'aida dans sa tâche avec un admirable dévouement. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
- La grand'mère soutenait à ce moment un procès dont dépendait toute sa petite fortune et voilà - dans la vie, vois-tu bien, une douleur n'arrive jamais seule ! (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
- Voilà, dis-je, qu'un matin, elle reçut une lettre lui annonçant que son procès était perdu. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Elle était ruinée. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Elle se voyait seule, avec ses deux petites filles, ne sachant comment elle les élèverait. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Oh ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Pauvre femme ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Elle prévint sa servante qu'elle la laissait libre de se chercher une autre place, puisqu'elle n'avait plus les moyens de lui payer ses gages. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Mais celle-ci ne voulut rien entendre. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
- Elle était attachée à sa maîtresse, et elle adorait les deux enfants, comme s'ils eussent été à elle. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Elle resta quand même, ne voulant rien accepter. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Et comme la grand'mère, brisée par toutes ses émotions, était tombée malade, tout en la veillant, tout en soignant les petites, elle trouvait encore moyen, la nuit, do faire des travaux de couture, qui lui permettaient d'acheter parfois un joujou quelconque pour les enfants. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Oh ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Le brave coeur ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
N'est-ce pas ? (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Son dévouement fut admirable ! (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Silencieux, sans ostentation, mais complet et inébranlable. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Heureusement que le bonheur revint. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Le procès, d'abord perdu, fut gagné devant de nouveaux juges. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Et on donna une récompense à la servante ? (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Elle n'en voulut aucune ; elle ne demandait qu'une chose, rester toujours dans la maison que son dévouement avait faite sienne, dans cette famille dont elle faisait, dès ce jour, partie, de par les droits saints et sacrés de la reconnaissance et du coeur. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Tu te demandes maintenant pourquoi je t'ai conté cette histoire ? (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
- C'est que tu es à l'âge où tu dois la connaître ; car la vieille grand'mère c'était moi ! (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Vous ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Les deux petites filles, ta soeur et toi ; et la vieille servante... (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Nanon !... (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Oui, Nanon ! (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Et j'ai voulu que tu saches cela, pour qu'à ton tour tu comprennes la dette contractée, et que tu rapprennes, toi aussi, à ta soeur, quand elle sera plus grande. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Grand'mère, pardonnez-moi ! (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Mon enfant !... (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Oui, pardonnez-moi. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Je comprends tout et vous remercie. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
C'est vrai, j'ai eu un moment d'orgueil et je m'en accuse. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Mais, soyez tranquille, cette folie d'un instant s'en est allée pour toujours, et je deviendrai bonne comme vous. (Acte 1, scène 9, CLAIRE)
Tu n'auras qu'à être ce que tu as toujours été, mon enfant ; je savais bien que ton coeur n'avait pu changer. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
L'air de la maison paternelle, vois-tu, est un air béni qui purifie toutes les choses, et qui, chassant les mauvaises pensées, vous refait l'âme bonne et juste et vous remet au coeur les anciennes et les meilleures joies. (Acte 1, scène 9, MADAME BERNIER)
Nanon, ma bonne Nanon, pardonne-moi à ton tour ! (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Je t'aime ; je sais tout ! (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Mademoiselle Claire... (Acte 1, scène 10, NANON)
Non, pas mademoiselle ! (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Claire, comme jadis, comme toujours, brave coeur ; je connais maintenant ton dévouement. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, NANON)
Madame, pourquoi lui avoir raconté cela ?... (Acte 1, scène 10, NANON)
Veux-tu m'embrasser, dis ? (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Chère enfant !... (Acte 1, scène 10, NANON)
Je le disais bien que c'était le meilleur coeur du monde ! (Acte 1, scène 10, NANON)
Et toi, Alice, veux-tu me faire un plaisir ? (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
- Ce soir, tu me referas des oeufs à la neige. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Mais tu ne les aimes pas !... (Acte 1, scène 10, ALICE)
Au contraire. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
- C'était pour rire que je disait cela, ce matin. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Je les adore !... (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Vrai ! (Acte 1, scène 10, ALICE)
Oh ! (Acte 1, scène 10, ALICE)
Quel bonheur ! (Acte 1, scène 10, ALICE)
Et vous, grand'mère, si vous voulez... (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
... Me pardonner tout à fait, conduisez-moi chez nos amis, que j'aille vilement embrasser tout le monde, et refaire connaissance avec toutes mes compagnes d'autrefois. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Nous irons demain, mon enfant. (Acte 1, scène 10, MADAME BERNIER)
Allons bon ! (Acte 1, scène 10, ALICE)
Tu pleures encore; tu ne fais que ça !... (Acte 1, scène 10, ALICE)
Oui ! (Acte 1, scène 10, NANON)
Mais cette fois-ci, je suis bien sûre que ce sont des larmes de joie. (Acte 1, scène 10, NANON)
Et ces larmes-là ne vous font pas du mal, au contraire !... (Acte 1, scène 10, NANON)
Et nous travaillerons ensemble, petite soeur. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
- Je veux que lu sois bientôt plus savante que moi. (Acte 1, scène 10, CLAIRE)
Sans oublier ceci, mes enfants, que savoir est une belle chose, mais qu'il faut à la science joindre la modestie qui la fait aimer et le coeur qui la fait valoir. (Acte 1, scène 10, MADAME BERNIER)

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PROPRIÃ‰TAIRE ET LOCATAIRE (1894)

Plus moyen de trouver un sou ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
C'est fini. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Mon pauvre Guignol, tu y es. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Mais là, en plein, dans la panade. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
J'ai visité tous mes amis ; ceux qui avaient ne voulaient pas; ceux qui voulaient, n'avaient pas. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Comment faire ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ce qui me gêne le plus, c'est mon propriétaire. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Voilà trois fois qu'il envoie le concierge ; et voilà trois fois que je prie cet estimable fonctionnaire de revenir. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Et il revient toujours ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Il y a des gens qui ont vraiment de la constance. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Et puis payer, c'est bien facile à dire. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Il faut pouvoir. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Quelle invention bête que les créanciers, et que ces gens-là sont vraiment mal appris de venir nous réclamera tout instant ce qu'on a eu la faiblesse de leur emprunter ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
En attendant je vais me coucher. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Je rêverai peut-être que je suis millionnaire, et que c'est moi qui suis à mon tour le créancier de ma propriétaire. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Il passerait un joli quart_d_heure, je ne vous dis que ça. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Allons ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
On frappe ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Qui peut bien venir à cette heure ? (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Si c'était la fortune ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Elle ne s'annoncerait pas autrement. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
On y va ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Le concierge ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Encore. (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Il m'ennuie à la fin ! (Acte 1, scène 1, GUIGNOL)
Encore vous ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Encore moi ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Tout à votre service. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Et quel heureux hasard me procure l'honneur de votre visite ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Mon_Dieu, pas grand'chose. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Ceci. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Quoi ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Votre quittance de loyer. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Je ne lis jamais ces choses-là. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Il ne s'agit pas de lire, mais de payer. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Payer ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Pourquoi faire ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Comment ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Pourquoi faire ? (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Oui, expliquez-moi ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Parce que, au fond, voyez-vous, moi je ne demande pas mieux que de payer. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous allez payer ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Je ne dis pas cela. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais vous devez ? (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Je ne l'ai jamais nié. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ainsi vous ne voulez pas payer ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Oh ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Fi, le vilain homme, qui me parle dans le nez. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Une fois, deux fois, trois fois, vous ne voulez pas ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Si... (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Combien dois-je ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Trente-deux_francs. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Parfait. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Payez pour moi, prêtez m'en dix-huit et ce sera cinquante_francs que je vous devrai. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
C'est ainsi ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Vous voulez vous moquer de moi ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Vous allez voir. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Entrez, maître_Furet. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Qu'est-ce que c'est que ça ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ça ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
C'est un huissier. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Il en a bien l'air. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Insolent ! (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu sais, toi ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ne m'échauffe pas la bile, ou je cogne. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ne prêtez pas attention à ce que dit cet homme, et faites votre devoir. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Je vais inventorier. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Inven... quoi ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Inventorier votre mobilier. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Mon mobilier ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Aux fins de saisie. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Item : une table, dito.. (Acte 1, scène 2, MA?TRE FURET)
Attends, je vais t'en donner de l'item et du dito. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et surtout n'oubliez rien. (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Soyez tranquille... (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Rien ne m'échappe ! (Acte 1, scène 2, MA?TRE FURET)
Tu ne m'échapperas pas, non plus, vieux melon ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous dites ? (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Je dis : vieux melon ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
J'avais bien entendu. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Je vous remercie. (Acte 1, scène 2, MA?TRE FURET)
Avez-vous tout noté, tout écrit ? (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
J'ai tout noté. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE FURET)
Et ça ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et ça ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Notez ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Écrivez ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
N'oubliez rien. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Mais écrivez donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Au secours ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE)
Ah ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tu en veux aussi ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Distribution générale. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Pas de jaloux ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Il y en a pour tout le monde. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
À l'assassin ! (Acte 1, scène 2, LE CONCIERGE, MAÎTRE FURET)
Voulez-vous bien vous taire ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Vous allez ameuter le quartier. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Et aïe donc ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ouf ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
M'en voilà débarrassé ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
C'est dur un concierge et un huissier. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
J'aurais dû me munir d'un balai neuf. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Ils m'en ont laissé le manche. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Je vais maintenant pouvoir dormir tranquille. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Encore ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Serait-ce un autre huissier ? (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Attends. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Quelle baraque que celte maison ! (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
On ne peut pas rester une heure en repos. (Acte 1, scène 2, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
C'est mon propriétaire, mon aimable propriétaire, mon adorable propriétaire! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Oui ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Monsieur_Guignol, c'est moi. (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Je... (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Vous allez bien ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Très bien. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Je viens pour.... (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Et votre femme ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et vos enfants ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Votre petit dernier ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
En voilà un qui est mignon par exemple ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Tout votre portrait. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Mange-t-il bien ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Dort-il bien ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et votre chien est-il guéri ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et votre chat l'avez-vous retrouvé ?... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Mais me laisserez-vous parler à la fin... (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Vous ne me répondez pas... (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
J'ai bien autre chose à faire. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Il parait que vous ne voulez pas sortir d'ici ? (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Vous ne voulez pas payer, et vous voulez rester ? (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Je me trouve si bien. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ça m'est égal. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Je préfère voire maison à foules les autres. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Le schah_de_Perse m'a fait offrir un de ses palais. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
- J'ai refusé. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Vous avez roué de coups mon concierge et mon huissier. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Moi ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Oh ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Si on peut dire ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Oui ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
- Ils sont arrivés chez moi, criant au secours, disant que vous aviez voulu les tuer. (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Il y a des gens qui exagèrent tout. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Vous ne les avez pas roués de coups ? (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Non. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
J'ai tout bonnement pris mon balai comme ceci, puis je me suis approché comme cela, et vlan, vlan, tout doucement,je leur ai secoué un peu leurs vêtements ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Tout en disant cela, il a pris le balai et frappe sur le propriétaire. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Merci, je comprends. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Vous voyez bien. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Et maintenant bonsoir, je vais me coucher. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Vous coucher ? (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Vous allez sortir d'ici, et tout de suite ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Vous ne me payez pas, je vous mets dehors. (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Dehors ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Répète un peu ça peur voir, vieille_morue ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Morue ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Espèce de chauffe la couche ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Chauffe la couche ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Melon, si tu aimes mieux ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Mais voyez-moi donc ce pot à tabac, à qui je fais des politesses depuis une heure, et qui parle de me chasser ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Essaye un peu pour voir ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
C'est trop fort ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
- Je ne serai pas maître chez moi ? (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Chez toi ? (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
On n'est jamais sûr d'être chez soi ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Je suis propriétaire. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Quand tu serais le Grand Turc ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Allons, houste ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
File ou je cogne. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
Il oserait. (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Tu vas voir. (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
À l'assassin ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
À la garde! (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Au secours ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
À moi ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRI?TAIRE)
Mais ne crie donc pas comme ça ! (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
On croirait que je te fais du mal 1 (Acte 1, scène 3, GUIGNOL)
À la garde ! (Acte 1, scène 3, LE PROPRIÉTAIRE)
Qui appelle au secours ? (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Moi ! (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Monsieur_le_gendarme. (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
- Entrez. (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
- Je tiens l'assassin. (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
Il n'y a pas de danger, je peux donc entrer. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Venez ! (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Venez m'aider à punir cet homme, qui a osé lever la main sur moi... (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
Oh ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
La main, le balai tout au plus. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
La main ? (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
- Le balai ? (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Voyons, expliquez-vous sur ce point. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Voilà, c'est monsieur qui, malgré moi, n'a pas voulu sortir d'ici... (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Sapristi ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Si vous parlez tous les deux à la fois, nous ne pourrons jamais nous entendre !... (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
La voix est plus forte pourtant, en parlant à deux. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Possible ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Mais un gendarme n'écoute pas comme les autres. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Voici le fait... (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Non, voici... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Monsieur... (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Est venu ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Je suis venu. (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Qui ?... (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Moi ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Lui... (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Non... (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Oui... (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Comprends plus. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
C'est pourtant bien simple ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Très simple. (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Monsieur ne veut pas s'en aller. (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
Non, c'est lui qui veut rester. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Eh bien alors ? (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Mais puisque je vous dis... (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Silence ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Je comprends bien, mais je ne saisis pas encore. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Si nous remettions cela à demain ? (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Comment, Gendarme, vous n'allez pas le conduire en prison ? (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Si ça peut vous être agréable ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
D'ailleurs vous avez raison. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Vous vous expliquerez bien mieux devant le commissaire. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Allons, en route ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Moi aussi ? (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Parbleu ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Tous les deux. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
C'est bien fait! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Bandit ! (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
Tu me le paieras. (Acte 1, scène 4, LE PROPRI?TAIRE)
C'est ce que nous verrons. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Allons, en roule ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Ah ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Sapristi, j'ai oublié mon sabre. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Ça ne fait rien, je cognerai s'il ne marche pas. (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Moi, un propriétaire,chez le commissaire I (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Tout le monde chez le commissaire. (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Allons, en route ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Allons, en route ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
Gendarme ! (Acte 1, scène 4, LE PROPRIÉTAIRE)
Marchez donc ! (Acte 1, scène 4, GUIGNOL)
C'est juste. Marchons ! (Acte 1, scène 4, LE GENDARME)
Ainsi, Gendarme, les prisonniers sont là ? (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Ils sont là ! (Acte 2, scène 1, LE GENDARME)
Tous ? (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Deux ! (Acte 2, scène 1, LE GENDARME)
Deux seulement ? (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Ils n'étaient que deux, je ne pouvais pas en arrêter trois ! (Acte 2, scène 1, LE GENDARME)
Qui sait ! (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Enfin deux, c'est quelque chose, j'ai là votre rapport. (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Vous êtes entré, pendant qu'on criait au secours, vous avez vu deux hommes qui se battaient ? (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Je les ai arrêtés. (Acte 2, scène 1, LE GENDARME)
Vous avez eu raison. (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Il faut toujours arrêter ! (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Sans cela nous n'aurions rien à faire ; je vais les interroger. (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Faites-les venir. (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Tous les deux ? (Acte 2, scène 1, LE GENDARME)
Tous les deux. (Acte 2, scène 1, LE COMMISSAIRE)
Ah ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
C'est vous les prisonniers ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Approchez. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Voilà. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Monsieur, je... (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Mais au moins... (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Maintenant, parlez. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Je suis propriétaire ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
J'ai loué une chambre à monsieur ; cette chambre... (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Arrivez à l'affaire. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Mais j'y arrive, que diable ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Donnez-moi le temps ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Il... (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Suffit ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
J'ai compris! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Mais je ne vous ai pas expliqué... (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
À l'autre. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Approchez-vous. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Votre nom ? (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Je... je... ne... ne... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Aïe ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Comment il ne... ne... (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
C'est le pro... pro... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Aïe ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Eh bien ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Qu'est-ce qu'il a fait le pro... pro... (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Coup... coup... coup... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Aïe ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Il a fait le coucou. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Non. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Non !... (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Ce garçon-là est idiot... (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Oui... oui... oui... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Il avoue au moins, celui-là. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Voyons à vous, gendarme, rajoutez-moi ce qui s'est passé. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Voilà ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
J'entre, je trouve ces deux particuliers, criant, et tenant chacun un bout d'un grand balai. (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Qui tapait ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Lui... (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Lui... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Aïe ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
C'est donc vous ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Mais pas du tout. (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Puisqu'il crie aïe ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
C'est qu'il a du mal. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Mais c'est moi qui devrais crier. (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
C'est le coup... coup... coup... qui m'a... m'a... m'a... le... le... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
J'y suis. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Gendarme ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Présent ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Ce garçon était-il aussi idiot quand vous l'avez arrêté ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Je ne crois pas. (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Alors c'est clair ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Ce sont les coups qui lui ont paralysé la langue. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
D'ailleurs il se plaint. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Ça vous fait donc bien mal ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Oui... oui... oui... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Aïe!... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
J'en étais sûr. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Mais ce n'est pas vrai ; c'est un menteur, monsieur_le_Commissaire. (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Il n'est pas bègue... (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Vous vous trompez. (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
La justice ne se trompe jamais. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Jamais ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Mais c'est moi qui ai reçu les coups. (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Prouvez-le. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Où sont les marques ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Je n'en ai pas, heureusement. (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Et bien alors ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Lui, il en a au moins ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Vous voyez que j'ai raison ; donc c'est vous que je condamne. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Condamné, moi ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Pour avoir voulu me faire payer ce qu'on me devait. (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Elle est trop forte ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
C'est jugé. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Il n'y a plus à revenir. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Mais... (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Silence ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Silence ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Vous resterez eu prison, jusqu'à sa guérison. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Jusqu'à sa guérison ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Mais c'est affreux ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Gendarme ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Emmenez monsieur, en prison, et ce pauvre garçon à l'hôpital. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Ah ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Le gueux ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Le pendard ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
J'étouffe ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
N'insultez pas votre victime ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Aïe ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Dites donc, mon bon propriétaire, mon aimable propriétaire, si vous voulez, me donner quittance de mon terme, je vais essayer de guérir tout de suite. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Le brigand ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Monsieur_le_Commissaire, venez donc voir comme il mentait. (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Quoi ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Aïe !... (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Là, là, là! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Aïe ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Vous, si vous recommencez, je double la dose. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
En prison, et jusqu'à la guérison de ce pauvre malheureux. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Eh bien ! (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Tiens ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Voilà la quittance ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Voilà tout! (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Mais dis vite que tu es guéri. (Acte 2, scène 2, LE PROPRI?TAIRE)
Merci. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
M'sieur_le_commissaire, je suis guéri. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Ah ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Bah ! (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Quand je vous le disais ! (Acte 2, scène 2, LE PROPRIÉTAIRE)
Je ne me trompe jamais, n'est-ce pas, Gendarme ? (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Jamais ! (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Vous n'irez pas en prison, mais vous paierez l'amende tout de même. (Acte 2, scène 2, LE COMMISSAIRE)
Moralité : il ne faut jamais tracasser son locataire. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Lirelonlaire ! v.1 (Acte 2, scène 2, LE GENDARME)
Salue donc mieux que ça. v.2 (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Lirelonla ! v.3 (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)
Ainsi finit la comédie. (Acte 2, scène 2, GUIGNOL)

Dans les 1895 textes du corpus, il y a 10 textes (soit une présence dans 0,53 % des textes) dans lesquels il y a 3714 occurences de la forme recherchée, soit une moyenne de 371,40 occurences par texte.

n°	Titres	Acte 1	Acte 2	Total
1	LES NOCES DE POLICHINELLE	165	264	429
2	L'OISEAU BLEU	321	0	321
3	L'OISEAU BLEU	24	0	24
4	GUIGNOL EN ENFER	415	0	415
5	GUIGNOL EN ENFER	4	0	4
6	LA NUIT DE NO?L	301	0	301
7	GUIGNOL ET LA CABARETI?RE	302	0	302
8	GUIGNOL ET LA CABARETIÈRE	7	0	7
9	UN BON PLACEMENT	365	0	365
10	LES DEUX PIGEONNES	332	0	332
11	LES DEUX PIGEONNES	17	0	17
12	LE DOCTEUR CORNIBUS	425	0	425
13	MA SOEUR CLAIRE	375	0	375
14	PROPRI?TAIRE ET LOCATAIRE	252	142	394
15	PROPRIÉTAIRE ET LOCATAIRE	0	3	3
	Total	3305	409	3714